LES ELITES FRANÇAISES, LE TERRORISME ET LES CARICATURES

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ven, 2015-03-06 11:13

Paris, le 11 janvier 2015 : les téléspectateurs du monde entier étaient stupéfaits, puis indignés devant cette image des terroristes sortant tranquillement du siège de Charlie Hebdo, achevant froidement un policier à terre, après avoir assassiné des journalistes qui s’y trouvaient, juste avant la sanglante tuerie dans un super marché Kacher. Tous, sauf ces trois terroristes et les autres qui en sont les instigateurs ou complices. La France en était profondément meurtrie. Mais elle s’est vite retrouvée, le dimanche suivant, massivement, parce que ni la folie des hommes, ni leur capacité à  provoquer des tragédies ni même les guerres éternelles qui se répètent depuis des siècles jusqu’à nos jours ne sont parvenues à rendre la vie moins forte que la mort.   

Toutefois, avec le recul et vu de l’étranger par un musulman comme moi, qui a des liens avec la France et qui y compte des amis de toutes confessions, ce moment de douleur et de compassion aura été également marqué par des fautes de  propos  et parfois des dérapages sémantiques qui n’honorent pas certaines figures politiques et intellectuelles françaises de premier plan.

Les mots qui tirent à conséquence

Parmi  ces figures, se trouve la plus emblématique d’entre elles, l’ancien président de la république et actuel président du plu grand parti de l’opposition, UMP, Mr. Nicolas Sarkozy.

En effet, lorsque ce dernier déclare avec vigueur, au cours d’un journal télévisé (France 2), devant des millions de téléspectateurs : « il s’agit de défendre notre civilisation contre la barbarie », pointant ainsi du doit l’ennemi ‘’barbare’’, c’est-à-dire l’Islam contre lequel il faut ‘’défendre notre civilisation’’(chrétienne ?), parce que les terroristes en question sont considérés musulmans, alors on a l’impression qu’il prononce des mots à la légère, sans avoir pesé la gravité de ce qu’ils évoquent et la responsabilité qu’il porte sur ses épaules en les prononçant.

Civilisation contre barbarie, dites-vous ?

Mr. Sarkozy est fasciné, comme tout le monde, par la civilisation occidentale, conduite et façonnée aujourd’hui par le leadership américain, mais il serait sans doute plus attentif, eu égard à la fragilité des fondements de cette vision dichotomique, s’il avait à l’esprit ce parallèle établi par l’un des plus illustres de ses prédécesseurs, Georges Clémenceau : « Les arabes sont passés de la civilisation à la décadence sans connaître l’industrie. Les américains sont passés de la barbarie à l’industrie sans connaître la civilisation ».[1]

Homme politique et de culture, Clémenceau avait ainsi explicité la formule du grand penseur Paul Valéry qui disait : « Civilisations, nous savons désormais que vous êtes mortelles ». [2]

C’est dire que « l’Amérique pourrait bien passer demain de l’industrie à la décadence sans jamais connaître la civilisation », parce que, selon des études d’experts américains mêmes, la pérennité et la suprématie de sa puissance actuelle sont loin d’être assurées pour l’avenir.

 Mais la question est plus actuelle : pour Mr. Sarkozy, l’avantage politique de l’islamophobie ambiante, pouvant conduire à une posture populaire plus large que la seule sphère de l’UMP, réside dans la possibilité d’exploiter publiquement et à fond cette passion primaire que fournissent les médias. Peut être la hauteur du statut de président français, son envergure politique et sa distance morale par rapport aux groupes de pression, qu’ils soient financiers, associatifs ou médiatiques, n’ont-elles plus rien à voir avec ce qu’elles furent aux temps du Général De Gaule et de François Mitterrand, même si l’élite politique actuelle continue de puiser sa légitimité sur l’héritage de ces deux grands présidents dont les qualités d’hommes politiques sont reconnues de tous, même par leurs adversaires, contrairement à la majeure partie de cette élite qui est plus politicienne que politique. La différence est de taille, en effet, puisqu’il s’agit d’ambition, non pas pour soi-même mais pour son pays, c’est un choix naturel, un état d’esprit : l’homme politique se distingue par sa volonté d’exorciser les fantasmes et de fournir des réponses lucides et des orientations qui répondent aux attentes sociales tandis que le politicien se caractérise par la manipulation des préjugés et des émotions pour emporter l’adhésion à des fins politiciennes. Et Mr. Sarkozy est certainement l’un des plus talentueux dans cette deuxième catégorie.

Ensuite, que dire au professeur Finkielkraut, récemment admis à l’Académie française, dont la sempiternelle obsession, fondée sur un sophisme plutôt laborieux, s’efforce étrangement à ce que ses lecteurs et les téléspectateurs français voient à quel point les cas isolés, les faits de société et les anecdotes ordinaires auxquels il fait toujours référence sont extraordinaires, comme si son objectif était d’amplifier la peur des français et de rendre la jeunesse des banlieues, donc les musulmans, unique responsable des inquiétudes de la communauté juive de France ?

Son problème, c’est qu’il est, corps et âme, sous l’emprise de l’extrême droite israélienne qui incarne « l’un des courants les plus violents du sionisme », selon l’ UJFP [3] ; il s’en fait le porte parole en tout lieu et à tout moment ; il en est tellement passionné qu’il a même qualifié d’antisémites les juifs  qui ne sont pas sionistes  ou qui ne sont pas d’accord avec la politique de l’Etat hébreu à l’égard des palestiniens. Ainsi, pour lui, comme pour tous les juifs de la diaspora qui soutiennent avec ferveur le gouvernement israélien, et beaucoup de juifs ne le font pas, la notion et l’emploi du mot antisémitisme est très élastique et peut s’appliquer n’importe comment et à n’importe qui.    

Et quoi répondre au grand chroniqueur Philippe Tesson, qui fait montre d’une passion débordante sur le terrain des discussions et qui a accusé l’islam de tous les maux de la société française ?

En temps normal, et pour rester dans les limites d’un débat ordinaire, dépourvu de tout excès de langage, on pourrait opposer à ces trois grands personnages, choisis ici pour ce qu’ils représentent sur le plan politique et médiatique, une réponse graduée à plusieurs niveaux :

Au premier, on constatera d’abord qu’ils partagent tous les trois une forte propension à mettre en scène, avec des mots qui tirent à conséquence, tous les événements objectivés, comme diraient les sociologues, par leurs commentaires ou analyses ; encore que Mr. Finkielkraut se distingue par sa façon d’évoquer l’importance symbolique des événements, leur gravité et leur caractère dramatique ; une manière d’évocation parfois très lourde d’effets négatifs, parce que trop chargée d’implications politiques propres à déclencher des sentiments forts, incontrôlables, souvent rédhibitoires, tels que le racisme et la haine de l’autres. Or notre professeur est Philosophe et il n’ignore pas que les mots font voir ce l’on veut voir ; ils portent à l’existence et peuvent, de ce fait, provoquer des peurs, des phobies et des représentations fausses ou des préjugés de nature à… susceptibles de…  

Une concession exclusive de la République

Le deuxième niveau se rapporte à l’histoire immédiate de la France, au moins jusqu’au milieu du siècle passé, où les juifs étaient terriblement stigmatisés comme l’a ainsi décrit Esther Benbassa : « Ils ne sont pas comme nous ; la religion nous différencient totalement ; ils ne peuvent ou ils ne veulent pas s’intégrer ; ils sont une menace pour notre identité et notre sécurité ». 

On connaît les conséquences de cette stigmatisation qui ont atteint leur paroxysme durant la deuxième guerre mondiale…

Mais, paradoxalement, et c’est très inquiétant, les français semblent oublier la leçon de cette douloureuse histoire, lorsqu’ils profèrent aujourd’hui ces mêmes reproches contre leurs concitoyens musulmans, alors qu’elle est massivement présente dans leur mémoire et dans leur vie quotidienne. Elle a été même, il n’y a pas si longtemps, source d’une loi sur l’antisémitisme ; une loi considérée par beaucoup de français, dont quelques éminentes personnalités juives, comme une « concession exclusive » faite à la communauté juive par le parlement français, comme si elle était la seule minorité que la République devrait protéger contre le racisme et la haine religieuse, même s’il faut tordre le cou à l’un des premiers principes fondateurs des droits de l’homme et de la démocratie : la légalité. C’est pourquoi, l’année dernière, au sujet de l’interdiction d’une manifestation pro-palestinienne, supposée antisémite, l’éminent intellectuel Dominique Duval se demandait : « Que resterait-il de nos droits de citoyens si chaque communauté obtenait l’interdiction de toute manifestation lui déplaisant ? ».

« Une certaine idée de la France »  a changé

Il y a plus inquiétant encore, c’est cette espèce d’aura dont bénéficie notre quatrième personnage, le journaliste Eric Zemour : elle ne peut s’expliquer ni par son seul  talent de dialecticien ni par l’outrecuidance de son discours plein de salmigondis et d’arguments mensongers, même s’il est fortement relayé par les médias avec un intérêt toujours renouvelé, d’autant qu’il s’ingénue à véhiculer l’idée que l’extrême droite, qui le fascine tant, était devenue autre chose que cette figure d’imposture qui a toujours eu besoin d’ennemis intérieurs ou de boucs émissaires – et quoi de plus indiqué que les minorités, musulmane en l’occurrence ? – pour nourrir ses fantasmes identitaires et son nationalisme étroit, souvent cocardier, qui sont les deux seuls éléments constitutifs de son programme politique. Mais c’est ainsi. Aujourd’hui, en France, la mémoire est sélective, l’histoire est ductile, la clairvoyance politique s’exprime rarement et la rigueur intellectuelle a laissé place à l’autocensure craintive, c’est-à-dire inspirée par la peur de l’exclusion ; d’où le concept de la ‘’pensée unique’’ qui traduit une forme de dérive à la fois intellectuelle et élitaire.

C’est ici qu’il me faut expliquer pourquoi cette France-là n’est plus ce pays qui a accompagné notre formation intellectuelle et avec lequel nous avions noué des liens forts, si bien qu’il était devenu le nôtre, à travers ses grands penseurs, son école romantique, ses courants d’idées critiques  et la qualité de ses hommes politiques, sans compter des relations humaines parfois très intimes.

Oui, ‘’une certaine idée de la France’’ a changé : par mande de lucidité et de courage politiques de la classe politique qui la gouverne en alternance depuis près de deux décennies et qui l’a rendue fébrile politiquement et moins rayonnante au plan diplomatique ; par la faute aussi et surtout d’une minorité dominante de son intelligentsia qui exerce une influence notoire, pour ne pas dire dominatrice, sur les médias en général et sur la télévision en particulier, de sorte qu’elle y a insidieusement installé, peut être par intérêt catégoriel, cette pensée unique très policée, normative et moins attractive au plan intellectuel. Parce qu’elle exclue toute vision qui ne viendrait pas se soumettre à son moule et à ses interdits. C’est une pensée qui pose, en son fond idéologique, un postulat de base qui édicte que les tabous, en France, doivent rester tabous. Et elle présente tous les traits de l’imposture en ce qu’elle entraîne une véritable dégradation de la pensée critique et de la vie démocratique. Il n’est donc guère surprenant de voir se profiler cette « lepénisation rampante des esprits ».

La politique de deux poids et deux mesures

Pour le troisième niveau, quittons la France pour un instant et allons vers cet espace géographique que l’on appelle le Proche et le Moyen Orient et dont  l’illustre Alphonse de Lamartine avait décrit comme : « Cette petite zone de rochers et de sable entre deux mers limpides et sous des étoiles sereines qui réfléchit à elle seule plus de divinité que le reste du globe ».

Il se trouve que cette petite zone se singularise aussi par une autre caractéristique moins divine et peu enviable : elle n’a jamais cessé d’être le théâtre de guerres, d’exactions et de violences quotidiennes. Ceux qui s’y affrontèrent et s’y affrontent encore aujourd’hui se réclament tous des trois religions monothéistes, même si aujourd’hui leur motivation a un peu changé de nature…

C’est son éternelle histoire qui a sans doute inspiré l’ancien président des Etats-Unis, Georges Bush fils, lorsqu’il prétendît avoir parlé à Dieu avant d’envoyer ses troupes envahir l’Iraq et combattre ce qu’il appelât ‘’ l’axe du mal ’’. Et il faut bien reconnaître que depuis la création de l’Etat d’Israël, juifs et chrétiens se sont toujours entendus, sous divers prétextes, pour attaquer militairement et occuper des pays musulmans : l’Egypte (Canal de Suez), l’Iraq, l’Afghanistan et à présent la Syrie (nous verrons plus loin l’implication des pays occidentaux, d’Israël et de l’Arabie Saoudites dans cette guerre), sans compter la Libye et peut être bientôt l’Iran.

A cette alliance militaire, s’ajoute une solidarité politique et diplomatique indéfectible, qui ne s’est jamais démentie, notamment au Conseil de Sécurité de l’ONU, avec les vétos systématiques de pays occidentaux contre les multiples projets de résolution jugés pro-palestiniens par les deux lobbys sionistes les plus puissants aux Etats-Unis, l’AIPAC et le WINEP qui exercent leurs influences respectivement sur le Congrès et sur l’exécutif ainsi que les médias américains.

Il y a plus : les résolutions 198 et 242, qui sont aujourd’hui les seuls instruments à même de  garantir une paix durable, sont nulles et sans effets pour Israël qui les ignore superbement ; les négociations de paix, depuis Oslo, se sont toujours transformées en négociations de sang ; Israël n’a que faire de l’Arrêt de la Cour Internationale de Justice, en 2004, exigeant la destruction du mur de séparation ainsi que le retrait de son armée et de ses colonies des territoires palestiniens ; les grandes puissances occidentales n’envisagent même pas que toutes ces décisions soient un jour appliquées, ne serait-ce que partiellement.

Pourtant, quand  il ne s’agit pas d’Israël, elles mobilisent une énergie et une fermeté effroyables pour exiger que l’Organisation des Nations Unies contraigne tous ses Etats membres à respecter les résolutions du Conseil de Sécurité et à sanctionner ceux qui s’y refusent. Et lorsqu’il s’agit de pays arabes ou musulmans, elles vont même jusqu’à les imposer par la force militaire et l’embargo économique (Iraq, Afghanistan, Libye, Iran, etc.), souvent et même toujours au prix de la mort de plusieurs milliers de personnes innocentes et du déplacement de millions de réfugiés.

Telle est la politique de deux poids et deux mesures, traduisant une  injustice inadmissible faite au  peuple palestinien, par le déni de son droit à vivre librement, comme tous les autres peuples, dans un Etat aux frontières sûres et reconnues. L’injustice européenne subie par les juifs au siècle passé ne peut, en aucun cas, justifier cette politique complaisante faisant d’Israël un Etat exceptionnel qui n’est pas soumis au droit international, d’autant que les palestiniens en particulier et les arabes en général n’y sont pour rien.

C’est donc une politique devant laquelle aucun intellectuel digne de son statut ne peut se taire, aucun homme politique responsable ne peut rester indifférent, sauf si ce n’est par lâcheté de ne pas risquer de passer pour un ennemi d’Israël ; c’est une question d’honnêteté intellectuelle et de courage politique donc d’affranchissement moral par rapport aux lobbys sionistes.

C’est ensuite une politique absurde, comme disait Théo Klein : «  parce qu’elle entretient la population israélienne dans l’illusion d’une fausse sécurité et parce qu’elle mobilise la jeunesse arabe autour de ceux qu’elle considère comme des combattants de liberté ». [4]

Cet esprit lucide fut président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et a rompu avec cet organisme lorsqu’il a « constaté à quel point le CRIF est devenu une officine de propagande des courants les plus violents du sionisme, qu’ils  soient israéliens ou français ».

Ancien résistant français, désormais affranchi de l’emprise du réflexe impulsif de la solidarité sioniste, homme épris de justice et de liberté, Théo Klein ajoute : « les peuples ne se courbent jamais ». Sans doute qu’il garde encore à l’esprit la révolte du peuple français face l’occupation allemande, celle du peuple vietnamien face au colonialisme français, puis face à l’armée américaine, celle du peuple algérien face aux colons français et celle de la majorité du peuple sud africain face l’apartheid.  

Toutes ces révoltes ont été incarnées par un homme et, autour de lui, un groupe d’hommes qui ont entraîné leurs peuples pour qu’ils se tiennent debout ; ils étaient convaincus de la légitimé et, surtout, de la possibilité de mener leur combat à terme, à la libération. Et qu’importe les moyens dont ils disposaient et les méthodes qu’ils utilisaient, qu’importe surtout que le monde entier les considère comme des terroristes. Le gouvernement de Vichy et celui de l’Allemagne ont qualifié De Gaule, Jean Moulin et les autres de terroristes ; ce fut aussi le cas pour Ho Chi Min, Ben Bella, Nelson Mandela et leurs amis.

L’ex premier ministre de l’Etat hébreu, Itzhak Rabin, l’avait bien compris lorsqu’il déclara : « la paix est indispensable si l’on veut assurer la sécurité d’Israël et de chaque israélien ».

Mais l’extrême droite du sionisme, le Likoud, en l’assassinant, ne l’a pas laissé aller jusqu’au bout de sa conviction. Au contraire, elle tient au statuquo ou à la situation actuelle ; elle refuse un tracé définitif des frontière afin de poursuivre l’implantation des colonies, la démolition des maisons et la confiscation des terres palestiniennes, la construction des routes de contournement et le bouclage des villes, l’assassinat ciblé et le bombardement des immeubles d’habitation.

 Si on ajoute tout cela à l’occupation du Golan Syrien et du sud Liban, alors on comprendra que le refrain habituel sur l’insécurité d’Israël est un stéréotype aussi inutile que faux.

En réalité, vu cette tension permanente qu’il entretient, l’Etat d’Israël donne l’impression de ne pas chercher la paix. Peut être parce qu’il risque de perdre, une fois celle-ci établie, l’importante aide financière et technologique qu’il reçoit annuellement des Etats Unis pour sa sécurité.

Or la société israélienne a besoin de sortir de cet engrenage sans perspective, puisqu’elle ne pourra jamais vivre tranquillement, dans la sécurité, par la seule force des armes. Et cette paix, pour l’obtenir, Israël doit payer un prix ; Il en a besoin au même titre sinon plus que les autres. Et pas moins qu’un Etat palestinien souverain dans les limites territoriales fixées par la résolution 242 ne constituerait une paix durable.    

Quoi qu’il en soit, la France, plus que toute autre puissance occidentale, serait sans doute amenée à plus de compréhension si elle essayait de voir la souffrance des palestiniens dans son propre passé, si elle se rappelait que son occupation par l’Allemagne a été, comme toute occupation, une tragédie humaine aussi douloureuse qu’insupportable.

On peut souhaiter, sans se faire beaucoup d’illusions, que ce propos ne soit pas perçu comme une volonté de monter en épingle les pays occidentaux membres du Conseil de Sécurité, réaction qui serait aussi une manière de se défendre contre l‘argumentaire objectif, il n’en restera pas moins que cette double collusion – militaire et diplomatique – et cette politique absurde qui en est résulté sont en grande partie responsables de la radicalisation de ces groupes de jeunes musulmans européens, généralement désœuvrés et égarés, parce que souvent discriminés à l’emploi, donc sans horizon ni repères. Et qui cherchent un sens à leur vie en se laissant attirer par une propagande religieuse trompeuse et surtout émaillée d’une touche de salafisme et de Wahabisme, deux doctrines rigoristes nées au début du XXe siècle en Egypte et en Arabie Saoudite...

La même histoire qui se répète  

Voilà d’ailleurs pourquoi ces jeunes européens, avec d’autres en Afrique et au Moyen Orient, deviennent tout naturellement à la fois des idéalistes et des proies faciles pour les recruteurs de tout bords : par leur déception et leur amertume face à cette politique injuste que subissent les palestiniens, d’une part, et par leur désespoir devant leur vie sans perspective, d’autre part.

C’est le mélange de cet engagement politique et cette instabilité psychologique qui a permis aux services de renseignement américains et saoudiens de les embrigadés autrefois en Afghanistan contre l’armée de l’Union Soviétique et aujourd’hui en Syrie contre le régime de Bachar El Assad.

Ben Laden lui-même et son groupe avaient été formés et équipés au Pakistan par les experts militaires de la CIA, avec les moyens financiers de l’Arabie Saoudite (voir Quotidien de Paris du 28 juillet 1993).

Aussi, tout le monde sait que les deux mouvements Ansar El Islam et Ansar Sounna ont été formés en Jordanie, aussitôt après la crise Syrienne, par les mêmes experts et les mêmes moyens financiers. Après quelques mois d’actions militaires sur le terrain, en Syrie, la majeure partie de ces deux mouvements s’est regroupée en une seule organisation sous le nom de l’Etat islamique ou Daech ; l’autre partie, minoritaire, s’est constituée sous le nom de Jebhet ou Front de Nousra. Et c’est à partir de ce moment là qu’ils ont décidé de perturber le plan initial et de se fixer eux-mêmes une nouvelle mission et de nouveaux objectifs, totalement opposés à ceux qui leur furent assignés par leurs maîtres.

Certaines sources anglo-saxonnes, citées dans plusieurs médias, soupçonnent, avec fortes présomptions, les services de renseignement français, britanniques, turcs et israéliens d’avoir activement contribué au renforcement logistique et humain de ces deux mouvements, lorsqu’ils étaient sous contrôle, avant qu’ils deviennent ces terroristes qui occupent aujourd’hui le devant de la scène.  Elles évoquent, entres autres, des armes fournies par la France, la Grande Bretagne et l’Allemagne, payées par l’Arabie Saoudite. Elles font ensuite remarquer cette facilité déconcertante avec laquelle les Djihadistes européens, souvent fichés par les polices nationales de leurs pays, traversent tranquillement les frontières et entrent en Syrie pour combattre dans les rangs de ces organisations, puis reviennent tout aussi tranquillement dans leurs pays, comme si de rien n’était.

S’ajoutent à cela ces images ahurissantes diffusées par plusieurs chaînes de télévision israéliennes[5] montrant tout récemment – quelques jours après le 11 janvier 2015  – des blessés du Front de Nousra, un allié de Daech, se faire soigner dans les hôpitaux d’Israël, ce qui ne passe pas en effet pour être une simple action humanitaire et qui, selon le commentaire d’un général du Tsahal (armée israélienne), sans que ne tremble un muscle de son visage, était justifié par cette formule qui explique tout : ‘’l’ennemi de mon ennemi est mon ami’’. C’est tout de même une curieuse amitié. Mais est-elle vraiment si curieuse au regard de l’implication des services de renseignements ci-dessus évoqués ?

En définitive, c’est la même histoire qui se répète : en Afghanistan, ce fut un groupe dit islamiste constitué de plusieurs milliers de personnes, dont les talibans et les ‘’afghans arabes’’, bien entraînées par la CIA au maniement des armes les plus sophistiquées, genre lance missile Stingers (fabrication américaine) et missile Milan (fabrication française), pour endiguer l’influence de l’Union Soviétique ; en Syrie, c’est pour faire tomber le régime Alaouite afin d’affaiblir l’influence régionale de l'Iran, ce qui constitue un objectif commun pour l’Etat Hébreu et l’Arabie Saoudite.      

En réalité, ces deux groupuscules étaient qualifiés de rebelles et n’ont été désignés comme terroristes que lorsqu’ils se sont retournés contre leurs maîtres sous les bannières d’Al Qaeda pour le premier et de Daech pour le second.

La première leçon n‘ayant pas été retenue, ces maitres manipulateurs viennent de découvrir qu’ils ont été manipulés de nouveau, mais cette fois par Daech qui a dépassé les lignes rouges, en traversant la frontière irakienne dans le but de faire tomber, sous son empire, Bagdad et le Kurdistan, avec l’intention de s’occuper ensuite des autres pays arabes, dont les dirigeants sont tous considérés par ces organisations comme des potentats ou des gardiens avilis et zélés des intérêts de l’Amérique et de ses alliés occidentaux. Et au-delà du sentiment de solidarité humaine et religieuse que l’on peut ressentir à l’égard des communautés chrétienne, yézidite, sunnite, kurde et autres victimes innocentes de cette grande folie des homes, personne n’ignore l’intérêt économique d’importance stratégique que représente l’Irak pour les pays occidentaux. D’où le désarroi actuel qui offre une sinistre occasion à certains politiciens et intellectuels français, en quête de notoriété, pour surfer dangereusement sur les effets mobilisateurs de cette islamophobie ambiante, liée probablement à la crise économique et sans nul doute amplifiée par le mouvement des esprits que provoque la folie de ces groupuscules fanatiques qui croient avoir trouvé un sens à leur vie.

Encore que certains pays Européens (l’Espagne, l’Autriche et la république Tchèque) commencent à revoir leur position vis-à-vis du régime Syrien, parce qu’ils ont compris que Daech avait rompu son contrat et qu’il n’était vraiment pas le groupe de mercenaires idéal pour la mission qu’il devait accomplir et qu’il était même pire que le régime de Bachar El Assad. Même en France, des voix commencent à monter de plus en plus, notamment dans le milieu des renseignements et au niveau du parlement. Une délégation de parlementaires français vient d’être reçue, le 24 ou 25 février écoulé, par le président syrien.

 Est-ce un retournement de situation en perspective ?   Question ouverte… 

 Voila en gros ce qu’on aurait pu avancer, comme réponse, dans un débat ordinaire qui pourrait bien se prolonger au champ public. Mais aurait-il permis d’atteindre l’objectif souhaité, l’essentiel ?  

Car dans ce genre de débat, c’est comme à l’agora athénienne, on est pris dans l’urgence, on veut tout expliquer rapidement, parce que le lecteur n’a pas beaucoup de temps, donc on fait vite et simple, et on ne prend plus alors le temps de réfléchir.

La France et les idées reçues sur l’Islam  

Maintenant essayons d’aller au-delà des limites du grand public, dans une démarche qui  se veut un peu plus heuristique et qui pourrait nous conduire, espérons- le, au fond du problème :

C’est le quatrième niveau de la réponse qui consiste à souligner combien l’Islam est embrumé de préjugés et d’idées reçues en Occident, où le public est généralement tenu dans une ignorance totale de cette religion, alors que les musulmans savent beaucoup de choses sur le Christianisme et le Judaïsme, à travers le Coran et la Sounna (paroles ou enseignements) du Prophète Mohamed.  Même si quelques orientalistes et certains intellectuels s’y sont intéressés, leur majorité n’en a qu’une connaissance limitée sinon approximative et n’en présente presque toujours qu’une image négative, contrairement aux grandes figures de la pensée et de la civilisation occidentales comme Napoléon Bonaparte, Victor Hugo, Voltaire, Lamartine, Goethe, Nietzsche, Tolstoï, Georges Bernard Shaw et Thomas Carlyle, « l’un des plus grands penseurs de son siècle « (XIXe) .  

Il faut également souligner que l’absence d’une frontière clairement tracée, entre l’Islam et l’islamisme, a installé cette levée de boucliers sans précédent : une islamophobie qui résonne partout, en Europe, dans une clameur médiatique jamais atteinte, consécutive à la violence gratuite  perpétrée par des terroristes dont on sait comment ils ont été formés, pourquoi et par qui.

On doit, de surplus, mettre en évidence le travail de sape déployé par le milieu sioniste  au service du Likoud, qui entretient cette islamophobie et qui est mieux connu pour l’influence qu’il exerce sur les médias occidentaux ainsi que son engagement idéologique, fondé sur la haine de la religion musulmane et de son Prophète.

 Il faut ensuite tenter de convaincre tout ce monde que les préjugés négatifs et les idées reçues qui lui sont inculqués, depuis bien longtemps, sur l’Islam, sont infondés.  

Et là, une précision s’impose : les idées reçues ici, ce sont celles dont parlait Flaubert, c’est- à-dire des idées reçues par tout le monde, banales, communes, des lieux communs ; ce sont des idées qui, quand vous les émettez, sont déjà reçues, de sorte que vous n’avez pas de problème de réception ou de compréhension avec ceux qui vous écoutent.

Par exemple : il y a près de deux mois, après l’attentat de Paris, une journaliste, rédactrice en chef de Marianne (Journal français), avait déclaré sur la chaîne France 24 : « il y’a deux Corans, celui de la Mecque et celui de Médine » ; et par ses gestes et son regard appuyé, elle invitait, malicieusement, le téléspectateur à comprendre que ‘’ces deux Corans’’ n’étaient pas le même et étaient contradictoires ; encore que personne n’a trouvé à y redire sur le plateau, parce que parler de l’Islam à tord et à travers est un ‘’lieu commun’’ en France. Les téléspectateurs français qui l’écoutaient, ce jour-là, n’avaient pas, sur le Coran, les moyens culturels pour décoder cette assertion qui sera ainsi devenue, pour eux, une autre idée reçue.

Dès lors, la question est de savoir pourquoi cette honorable journaliste a-t-elle proféré cette fausse représentation du texte fondateur de l’Islam. Est-ce par connaissance rudimentaire, pour ne pas dire ignorance, ou par mauvaise foi ?  Ou parce qu’elle est dans ce ‘’lieu commun’’ où celui qui explique et celui qui écoute sont au même niveau de connaissance ou d’information sur le sujet ?  

Ou serait-ce alors parce qu’elle est juive et une vraie sympathisante du sionisme radical dont le discours est fixé non seulement sur une aversion viscérale de l’Islam, mais aussi, selon Edwy Plenel (directeur de Médias Parts), sur « la stigmatisation des musulmans et la haine des arabes » ? 

Certes, on ne peut pas expliquer la raison de cette assertion par le seul fait que cette journaliste est juive et sioniste, cela aurait été insuffisant, mais une explication qui n’en tiendrait pas compte ne serait pas moins insuffisante. Surtout qu’elle a déjà écrit un livre intitulé : Pour comprendre l’intégrisme islamiste, où elle qualifie le Prophète Mohamed de tous les noms aussi abjects les uns que les autres.    

Quoi qu’il en soit, il est nécessaire d’apporter un éclairage sur le fond de la question :  

Origine de la controverse entre juifs et musulmans             

 D’abord, fixons les idées : Le Coran est un et non deux ou plusieurs comme la Bible. Dieu, dans son omniscience, avait bien rassuré son Messager : 

« C’est Nous qui avons fait descendre le Livre du Rappel, et c’est Nous qui veillerons à sa préservation » (Sourate Al Hijr, verset 9).

Le Coran a été compilé en forme de livre (MOUSHAF) sous l’autorité du Calife Othman, compagnon du Prophète. Cette entreprise fut d’autant plus facile que beaucoup de compagnons du Prophète vivaient encore et récitaient par cœur le Livre du Rappel. Cette première compilation du Coran est encore aujourd’hui préservée au Musée National d’Istanbul en Turquie.  Elle est la seule et unique compilation originale qui contient les mêmes sourates et les mêmes versets qu’on trouve, avec la même disposition séquentielle, dans toutes les mosquées, toutes les librairies et toutes les écoles coraniques du monde.

Comme prédit dans ce verset 9, le Coran est parfaitement préservé et protégé contre toute altération humaine au cours des quatorze siècles passés ; ce qui est loin d’être le cas de la Bible, aussi bien la Thora des juifs ou Bible Hébraïque que l’Ancien et le Nouveau Testament des chrétiens qui ont tous connu une multitude de versions différentes, selon même les historiens de religions et les docteurs de théologie chrétiens : parce qu’il s’agit de récits historiques écrits par des hommes bien longtemps, très bien longtemps, après la mort de Moïse et de Jésus.

Sir William Muir, l’un des plus grands historiens de son siècle (XIXe), écrit au sujet du Coran : « Dans le monde, il n’est probablement pas d’autre livre qui existât depuis douze siècle  avec un texte aussi pur ».   

Ensuite, il n’y a eu ni hiatus ni séparation entre les révélations de la Mecque et celles de Médine. Il y a seulement le fait qu’à Médine, le contexte avait changé et les problèmes n’étaient plus les mêmes, encore moins les controverses et les débats engagés.  L’Hégire ou l’émigration (dite El Hijra en arabe) du Prophète et ses fidèles compagnons à Médine correspond à une période décisive pour l’Islam, celle qui verra le triomphe du monothéisme sur l’idolâtrie des païens et du paganisme en Arabie, marquant la première étape de l’expansion de l’Islam.

A Médine, en effet, le Prophète devenait le chef à la fois temporel et spirituel de la première communauté musulmane organisée qui reçut, au fur et à mesure des versets transmis par l’archange Gabriel au Prophète, un statut social, juridique et politique adéquat, permettant de régler les rapports des croyants entre eux et ceux du nouvel Etat musulman avec les tribus et groupements non ralliés à l’Islam.

Par ailleurs, l’implantation de nombreuses colonies juives à Médine et dans ses environs fut à l’origine d’une prédication à l’encontre des « Gens du Livre », conviés à se convertir à l’Islam par des versets qui leur sont spécifiquement adressés.

Dans ces versets, l’islam venait ainsi de s’ouvrir aux juifs, tout naturellement, puisque aussi bien Abraham et Moise se trouvaient à l’origine de la tradition monothéiste que le Coran était venu confirmer et épurer. A part quelques conversions d’une petite minorité, dont peu de savants rabbins honnêtes  qui annonçaient hier encore l’avènement d’un nouveau prophète prévu dans leurs propres Ecritures, la majorité des juifs avec leur classe dirigeante rejetèrent cette ouverture de l’Islam naissant. Ils iront même jusqu’à lui livrer une guerre sans merci, jugeant que leurs privilèges dans cette ville étaient gravement menacés par l’établissement de cette nouvelle communauté religieuse qui prend de l’ampleur. Et ils n’ont surtout pas supporté la conversion des deux plus grandes tribus de la ville, leurs désormais ex alliés Aws et Khazraj, qui se déchiraient dans des luttes fratricides entre elles et qui venaient de se réconcilier sous l’égide du Prophète. Ce nouveau ralliement massif, créant une union fraternelle entre la majorité écrasante des Médinois et leurs coreligionnaires émigrés de la Mecque, fut le premier triomphe patent de l’Islam. Après quoi, plusieurs versets furent révélés dont, à titre d’exemple, les deux suivants, s’adressant à la nouvelle communauté musulmane qui vient de se constituer :

       « Rappelez-vous les bienfaits de Dieu pour vous. Lui qui, d’ennemis que vous étiez, établit l’union entre vos cœurs et fit de vous des frères par un effet de sa grâce. Vous étiez juste au bord du gouffre infernal, vous en fûtes tirés … » (La Famille d’Imran, verset 102) [6]  ;

       « Ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et ont divergé après avoir reçu Nos preuves décisives. Voilà ceux qu’attend un terrible châtiment » (Famille  d’Imran, verset 105).

La communauté juive, qui fait l’objet de ce chapitre (dit Famille d’Imran, englobant ainsi les juifs en référence à Moise qui est fils d’Imran, bien que le Coran les désigne aussi comme « adeptes du Judaïsme » ou « Gens des Ecritures », etc.) fut plus sollicitée avec plus de versets. Citons, à titre d’exemple, les deux versets suivants, parmi tant d’autres qui furent révélés après le nouveau ralliement sus évoqué :

       « Si les Gens des Ecritures se convertissaient, cela vaudrait mieux pour eux. Il en est qui croient vraiment, mais la plupart sont des pervers » (Famille d’Imran, verset 110) ;

     « Parmi les Gens des Ecritures, il s’en trouve qui croient en Dieu et qui tiennent pour véridiques les Ecritures qui vous sont révélées ainsi que leurs propres Ecritures. Tout humble devant Dieu, ils ne font pas un vil trafic de Son enseignement. Ceux-là seront justement rémunérés par le Seigneur, si prompt dans Ses comptes. » (Famille d’Imran, verset 199).

Comme on peut le constater, il ne s’agit point d’une invective en bloc de tous les juifs, mais de ladite majorité qui ne pouvait accepter une faveur divine, la prophétie suprême accordée à un goy ( une personne non juive), n’ayant point étudié les anciennes Ecritures, seules valables à ses yeux.

Pour cette majorité, les Ecritures révélées et la prophétie devraient rester l’apanage exclusif des juifs.     

De là, à Médine, aux environs de l’an 630 après JC, naquit la sourde campagne que menèrent ces juifs avec leurs affidés des autres tribus arabes et que continuent encore de mener – plus  de quatorze siècles après – les sionistes avec leurs affidés occidentaux, tel que l’actuel premier ministre français Manuel Valls, pour dénigrer systématiquement l’Islam et son Prophète afin de faire planer le doute sur son message universel.

Ouvrons une petite parenthèse pour Mr. Manuel Valls et compagnie, en citant l’Union des juifs français pour la Paix qui critiquait ainsi le puissant lobby sioniste français, le CRIF : «… la cour que la plupart des politiciens français continue de lui faire n’en est que plus honteuse ». Cela est suffisant pour mettre en évidence la fonction ou plutôt la mission dévolue à ces affidés. Fermons la parenthèse.  

On sait que cette classe dirigeante des juifs anti-islamiques de Médine n’hésitât pas à se lancer dans une série de complots et de campagnes féroces, jusqu’à former une dangereuse coalisation avec les mecquois, idolâtres et païens, ainsi que d’autres tribus de toute l’Arabie, afin d’étouffer une fois pour toute cet essor de l’Islam.

Il s’en est suivi de fortes controverses qui tiennent une place importante dans les chapitres médinois du Coran, portant en grande partie sur les juifs : tout leur problème dans le monde et dans l’Histoire se trouve ainsi brossé à grand trait par plusieurs versets. Mais loin de condamner toute une communauté dans sa globalité, d’autres versets, dans les mêmes chapitres, rendent justice à ceux, parmi les juifs, qui croient et font le bien dans leurs rapports avec Dieu et avec les autres. Il s’agit de versets qui révèlent l’esprit humain de l’Islam et qui sont énoncés plus d’une fois dans le Coran.

L’Islam est-il porteur de violence ?

Ce n’est donc pas le judaïsme qui est mis en cause, mais les actions subversives et l’orgueil démesuré des sionistes qui cultivent, dans la communauté juive, les fibres du sentiment d’appartenance religieuse pour élargir leur champ d’influence afin d’assouvir leur appétit de domination. Le Coran n’a jamais condamné les juifs en tant que tels, mais seulement ceux d’entre eux qui transgressent les prescriptions divines, celles-là même énoncées dans leurs propres Ecritures. Et sur ce point, ils sont au même pied d’égalité que les musulmans et les chrétiens qui transgressent les lois divines. 

Lisons ce verset pour s’en convaincre :

       « Les croyants, les adeptes du judaïsme, les chrétiens, les sabéens : tous ceux qui croient en Dieu et au Jour Dernier et font le bien seront rétribués par Dieu. Ils n’auront alors plus rien à craindre ni ne seront affligés. » (La Vache, verset 62. les croyants ici, ce sont les musulmans, adeptes de la nouvelle religion).

Cette promesse est également confirmée au chapitre La table servie (verset 69) et au chapitre Le Pèlerinage (verset 17), comme elle est confirmée à plusieurs reprises dans le corps du texte coranique. Mais on peut se demander : pourquoi des versets semblables en leur fond se répètent-ils dans le Coran ?  Un autre verset répond à la question :

     « Dieu a révélé un discours sublime, un Livre aux versets tout pareils et qui se font écho. Ceux qui craignent le Seigneur en sont saisis pour se fondre ensuite corps et âme en une paix ineffable au souvenir de Dieu. Telle est la grâce de Dieu par laquelle IL dirige vers Lui qui IL veut. Mais ceux qu’IL veut perdre nul ne saurait les garder ». (Les Groupes, verset 23).      

Par ailleurs, après moult péripéties avec ces juifs et leurs alliés païens, dont plusieurs guerres fratricides aboutissant à la victoire du Prophètes et ses compagnons, l’Islam ne tint pas rigueur aux juifs des excès commis par certains fanatiques d’entre eux. Sur décision du Prophète, une éponge bienveillante fut passée sur tous les gestes, propos et actes agressives qui leur étaient reprochés. Mais n’en démordant jamais, après plusieurs confrontations armées que les juifs initièrent, en rompant unilatéralement des accords de paix, ils finirent par se faire repousser, d’abord vers le Yémen ensuite vers la Syrie. Pour autant, ils n’ont jamais été maltraités en tant que citoyens, l’islam les a toujours combattus seulement en position de légitime défense. Car, au-delà des Gens des Ecritures (juif et chrétiens qui croient en Dieu), le Coran interdit formellement d’inquiéter même les incrédules ou de les attaquer parce qu’ils sont incrédules ou agnostiques :

     « S’ils se tiennent à l’écart, s’ils s’abstiennent de vous combattre, s’ils vous offrent la paix, Dieu ne vous donne plus alors aucune raison de lutter contre eux » (Les Femmes, verset 90)

Aussi, le Coran fait plus d’une fois reproche aux juifs d’avoir tués les prophètes qui leur étaient envoyés. Cependant, il les tint pour innocents du ‘’meurtre’’ de Jésus qui leur était imputé par les chrétiens. D’ailleurs, pour les musulmans ce meurtre n’eut jamais lieu :

      «(…) Non ! Ils ne l’ont pas tué ni ne l’ont crucifié ; mais furent l’objet d’une illusion. Ceux qui disputèrent ensuite de sa mort sont demeurés en doute à son sujet : ils s’en tenaient, pour toute science, à des conjectures. En toute certitude ils ne l’ont pas tué » (Sourate Les Femmes, verset 155).       

      « Dieu l’a élevé à Lui… »  (Les Femmes, Verset 156)

Ainsi, le Coran disculpe les juifs de ce prétendu meurtre dont ils sont accusés jusqu’à présent ; et on voit là une intervention providentielle en leur faveur, qui n’a jamais fait défaut au peuple juif dans les pays musulmans où il a toujours trouvé refuge de paix contre les persécutions et les inquisitions dirigées contre lui dans d’autres pays, notamment en Europe, aux siècles passés.

C’est parce que le Coran précise bien que l’Islam est la troisième force spirituelle du monothéisme  avec ses deux devancières judaïque et chrétienne. Et c’est ainsi que la nature des rapports que les musulmans entretiendront, tout au long de l’histoire, avec « Les Gens du Livre » s’y trouve esquissée avant la lettre. Ces rapports doivent être pacifiques, humains et tolérants ; les musulmans trouvent tout à fait normale la coexistence des trois communautés : leurs différences et leurs divergences sont nécessaires au développement des uns et des autres. Lisons ce verset pour comprendre que Dieu veut plutôt éprouver les hommes en les mettant en situation de divergence :

     « (…) A chacune de vous, nations, Nous avons donné un statut et assigné une voie qui lui est propre. Vous auriez formé une seule et même communauté si Dieu l’avait voulu. Mais IL entend vous mettre à l’épreuve par les dons divers qu’IL vous a faits. Ainsi rivalisez entre vous de vertus, courez vers les bonnes œuvres !  Vous ferez un jour retour à Dieu : IL vous expliquera Lui-même l’objet de vos divergences » (Sourate La Table Servie, verset 48).

C’est ainsi que le Coran invite, non pas à la violence mais au dialogue, pour dissiper ces divergences, comme indiqué dans les versets suivants, choisis parmi tant d’autres, où Dieu ordonne à son prophète de s’adresser aux Gens des Ecritures dans ces termes :

     « Dis : O Gens des Ecritures, convenons les uns et les autres de ce point commun entre nous, à savoir de n’adorer que Dieu seul, sans Lui adjoindre d’associé, de ne pas nous prendre les uns les autres pour des divinités en dehors de Dieu. S’ils se refusent à l’évidence, dites leur : Soyez alors témoins qu’à Dieu seul nous nous soumettons ! » (Sourate Famille d’Imran Verset 64) ;

     « Dis : Nous croyons en Dieu, en la révélation qui nous est faite ; en celles qu’avaient reçues Abraham, Ismaïl, Ishaq, Yacob et ses douze fils, en ce qui fut donné à Moïse, à Jésus et aux prophètes de la part de leur Seigneur. Nous ne faisons point distinction entre eux et nous nous soumettons entièrement à Lui.  » (Famille d’Imran, verset 84) ; 

Le caractère impératif de cette invitation au dialogue pacifique est sans équivoque et ne laisse place à aucune forme de terrorisme ou de violence au nom de la religion. Et dès le départ, Dieu précise bien à son Prophète la nature de sa mission :

     « Rappelle, tu n’es là que pour rappeler. Tu n’as nul pouvoir de les contraindre à la foi. Quant à celui qui se détourne en mécréant, Dieu lui fera subir le plus grand des tourments… » (Sourate L’Epreuve Universelle, verset 22).

Au verset 17 de la sourate Le Pèlerinage, cette instruction s’applique à tout le monde, au-delà des Gens des Ecritures :

     « Ceux qui croient en ce Livre, ceux qui pratiquent le judaïsme, les chrétiens, les mages, les païens, tous en vérité, seront départagés par Dieu au Jour du Jugement Dernier » (les mages étant les adeptes de l’indouisme ou de Bouddha).

Donc dialogue pacifique, car ‘’ Tu n’as nul pouvoir de les contraindre à la foi ‘’.  Dieu ‘’dirige vers Lui qui IL veut’’.  Et ‘’ceux qu’IL veut perdre nul ne saurait les garder’’.

C’est dans ce sens qu’IL s’adresse également aux chrétiens dans le verset suivant :

     « Vous, Gens des Ecritures, ne soyez pas excessifs dans vos dogmes ! Efforcez-vous de dire uniquement la vérité à propos de Dieu ! Le Messie, Jésus, fils de Marie, est seulement l’Envoyé de Dieu, Son Verbe déposé dans le sein de Marie, un Esprit émanant du Seigneur ! Croyez en Dieu et en Ses Prophètes, mais ne parlez pas de Trinité ! Finissez-en : cela vaudra mieux pour vous. Dieu est foncièrement Un. A Lui ne plaise d’avoir un fils : Sa Gloire ne saurait y consentir. IL est le Maître des cieux et de la terre. IL répond à Lui seul de toute chose ». (Les Femmes, verset 171).

Les versets 15, 17et 19 de la sourate La Table Servie invoquent les Gens des Ecritures et Jésus Christ dans les mêmes termes, et il est important de noté que les chrétiens occupent également une place importante dans le Coran et qu’ils n’en sont nullement voués aux gémonies. Bien au contraire, le Coran leur manifeste même une sympathie évidente :

« L’on peut voir que les pires ennemis des croyants sont les juifs et les païens et que les plus prés de les aimer sont les chrétiens ; ils comptent parmi eux des prêtres, des moines et montrent pleins d’humilité. » (Table Servie, verset 82)[7]  

Résumons : de tout ce qui précède et dans tout le corps du texte coranique, on ne voit nulle part un Islam porteur de violence ou inspirant le terrorisme. Et quand le premier ministre français, Mr. Manuel Valls, parle d’Islamo-fascisme, alors on a envie de lui dire que c’est absurde et insultant, et qu’il devrait plutôt lire le Coran ou, s’il n’en a pas envie, le livre du célèbre historien anglais De Lacy O’Leary qui écrit : « L’histoire démontre clairement que la légende des musulmans fanatiques parcourant le monde et imposant, à des nations conquises, l’Islam à la pointe de l’épée est l’un des mythes les plus absurdes que les historiens se sont jamais complus à répéter » (L’Islam à la croisée des chemins).

Mr. Manuel Valls devrait lire, en outre, le livre du célèbre philosophe français, Gustave Le Bon qui a écrit : » Les Califes du Prophète surent sacrifier aux intérêts de leur politique toute idée de conversion violente. Loin de chercher à imposer par la force leur croyance aux peuples soumis, comme on le répète toujours, ils déclarèrent partout vouloir respecter leur foi, leurs usages et leurs coutumes »  (La Civilisation des Arabes, Sycomore – Paris).

Mais si le premier ministre français persiste à ne pas vouloir lire le Coran au sujet duquel le plus grand poète allemand, Goethe, a pourtant écrit : « Pendant de longues années, les prêtres de l’impiété nous ont privé de richesses du saint Coran et nous ont caché la grandeur de son prophète. Grace aux progrès de la science cette sottise a été dévoilée et ce livre extraordinaire a réussi à attirer l’attention de tous au point de devenir la base de la pensée » ;

et s’il ne veut pas non plus lire aucun des auteurs précités ou d’autres encore, tels que Victor Hugo, Jean Jacques Rousseau, Lamartine, Voltaire, etc. ;  alors on pourrait lui conseiller d’écouter au moins le Centre de Communication Contre le Terrorisme (CTCC en anglais), un organisme officiel américain qui a publié, en 2008, un « document tirant les leçons da la faillite de la propagande américaine (orchestrée par le WINEP, lobby sioniste qui contrôle les médias américains) et fixant de nouvelles règles de vocabulaire ».  

Alain Gresch du Monde Diplomatique en a publié quelques extraits sur son blog :

«   Ne pas invoquer l’islam : bien que le réseau Al-Qaida utilise les sentiments religieux et essaie de tirer parti de la religion pour justifier ses actions, nous devrions le traiter (Al-Qaida) comme une organisation politique illégitime, à la fois terroriste et illégitime ».

« Ne pas toujours parler de l’identité musulmane : éviter de désigner chaque chose comme “musulmane”. Cela renforce le schéma “les USA contre l’islam” qu’Al-Qaida promeut. Soyons plus précis (égyptien, pakistanais) et plus descriptifs (la jeunesse de l’Asie du sud, les leaders de l’opinion arabe) chaque fois que c’est possible ». (…)

« Eviter les terminologies floues et insultantes : nous communiquons avec le public, nous ne voulons pas une confrontation avec lui. Ne l’insultons pas et n’ajoutons pas à la confusion en utilisant des termes comme “islamo-fascisme” qui sont considérés comme insultants par beaucoup de musulmans ».

Mais le premier ministre français, dans cette affaire en tout cas, ‘’n’a que faire des mises en garde du gouvernement américain’’. 

Pourquoi donc Manuel Valls monte-t-il  ce cheval de bataille, après que le gouvernement américain ait donné instruction à ses fonctionnaires de ne plus utiliser des ‘’terminologies floues et insultantes’’  pour les musulmans ?   Est-il un politicien à tout faire du lobby sioniste ?

De toute façon, il a déclaré être ‘’lié à Israël éternellement’’, il a même ajouté qu’il  en était fier.

Seulement voilà : la véritable réponse à ces deux questions se trouve bien détaillée dans l’ouvrage de Paul-Eric Blanrue,  historien « spécialisé dans la détection des mystifications », qui s’intitule : Sarkozy, Israël et les juifs (2009).

Cet ouvrage attire l’attention sur le danger que représente la nouvelle politique de la France à l’égard d’Israël et l’influence que le lobby sioniste exerce sur les politiciens français. Il n’a pu être ni édité ni publié en France, pourtant pays de la liberté d’expression, parce que ledit lobby  y a opposé son véto. Il a été édité en Belgique et vendu en France par voie électronique sur commande personnelle…

Ce livre est en quelque sorte le binôme de celui du professeur américain Mearsheimer sur la forte influence des lobbys (WINEP et AIPAC) pro-israéliens qui contrôlent la politique étrangère des Etats-Unis. Ce professeur a été, lui aussi, bannit des universités américaines après la publication de son livre, basé pourtant sur des témoignages actés et des recherches minutieuses…      

Les caricatures de Charlie Hebdo

Pour la clarté du propos, ce cinquième niveau sera décliné à petits traits en deux étapes,

  1. Le terrorisme ‘’islamiste’’, phénomène politique ou religieux ?

Tout d’abord, il faut préciser que les caricatures de Charlie Hebdo et la réaction lucrative de ses lecteurs (7millions d’exemplaires vendus), provoquée par l’attentat du 11 janvier dernier, ne présentent aucun intérêt. Sauf pour ce Journal qui en a trouvé un sujet porteur pour en vivre, encore que le but recherché par son commanditaire ait été atteint, même si c’est au prix d’une méprise à l’encontre de plus d’un milliard de musulmans. Ce Journal est un simple affidé du sionisme, la preuve est qu’il ne peut faire aucune caricature sur le Judaïsme ou sur les juifs, ou encore sur l’Etat d’Israël.

Pour autant, si des hommes se réclamant de l’islam sont violents, par inculture et pour des raisons politiques, comme souligné ci-dessus par le CTCC américain, cela n’a rien à voir avec l’Islam : parce que les individus ont une identité faite de plusieurs appartenances, nationale ou régionale, ethnique ou raciale, religieuse ou culturelle, politique ou idéologique, et il suffit qu’une seule  appartenance soit touchée pour que la personne s’en trouve affectée. Et l’on a toujours tendance à se reconnaître dans celle qui est la plus attaquée. Ainsi, chacune de ces appartenances peut prédisposer une personne ou plusieurs personnes à une réaction violente qui peut aller jusqu’au meurtre. Toutes les communautés humaines partagent cette tendance naturelle à produire des terroristes chaque fois qu’elles se  sentent humiliées dans leur identité ou menacées dans leur existence. Et ces terroristes, qui agissent souvent de leur propre chef, peuvent commettre des pires atrocités tout en ayant la conviction d’avoir réagit en légitime défense, de mériter le paradis ou l’admiration des leurs.

Ensuite, combien d’hommes  ou de groupes d’hommes, juifs, chrétiens, musulmans et autres ont dévoyé leur religion ou perverti leurs propres croyances pour justifier leurs crimes contre d’autres hommes, femmes et enfants ?

 André Malraux a dit : « Lorsque les systèmes de valeurs s’écroulent, l’homme ne trouve qu’une chose, son corps, c’es-à-dire ce qui est physique, donc la drogue, le s… et la violence qui deviennent alors des substituts naturels à la place  de Dieu ».

Par ailleurs, les extrémistes ou fanatiques ont toujours existé dans toutes les sociétés du monde :

-  En Europe avec la bande à Bader (Allemagne), les brigades rouges (Italie), l’IRA (Grande Bretagne), l’ETA (Espagne), sans parler du terrorisme qui a jalonné l’histoire de la France, depuis décembre 1800, à la rue Saint-Nicaise où 8 personnes ont été tuées et 28 blessées, suite à un attentat qui visait Napoléon Bonaparte ;

- En Amérique Latine avec les sentiers lumineux (Bolivie), les sandinistes (Nicaragua), les FARCs (Colombie), etc. ;

- Et aujourd’hui au Proche Orient avec les terroristes qui utilisent le sentiment religieux (l’Islam) et l’extrême droite sioniste qui gouverne en Israël  et qui mène indéfiniment une guerre asymétrique contre un peuple presque totalement désarmé, en tuant à chaque fois des milliers de personnes au motif de quelques roquettes tirées dans le vide, sans compter les attentats dits ciblés effectués partout dans  le monde  par le MOSAD israélien contre des arabes et des musulmans.

Tout cela pour dire que le terrorisme est un phénomène politique et non religieux. Le Coran interdit expressément le recours à la violence au nom de la religion mais surtout au meurtre volontaire ou gratuit. Et en plus de ceux qui sont déjà cités plus haut, on peut faire appel à plusieurs autres versets coraniques pour  convaincre davantage, mais arrêtons-nous aux trois versets suivants :

       « Quiconque aura tué un être humain sans que celui-ci ait commis un homicide … sera censé avoir tué l’humanité entière. Celui qui aura sauvé la vie d’un seul homme sera tenu pour le sauveteur de tout le genre humain » (La Table Servie, verset 32)  

       « Nulle contrainte en religion ! » (Famille d’Imran, verset 156) ;

      « Par la sagesse et la bonne exhortation appelle les gens au sentier de Ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon » (Les Abeille, verset 125).

Tel est le message humaniste et universel de l’Islam qui, venant de la racine du mot Salam, signifie paix. C’est la vérité de son Verbe et la sincérité de cette paix qu’il véhicule qui font sa force et expliquent sa victoire sur les croisées du haut moyen âge et sa poussée planétaire d’hier et d’aujourd’hui. Hier ce fut contre l’Eglise, aujourd’hui c’est contre le sionisme dont les éternelles et vaines  tentatives pour le contenir ne changeront rien, il les a toujours surmonté et  les surmontera toujours, éternellement.  C’est une volonté divine clairement exprimée dans le Coran : Allah a clôturé le cycle prophétique avec le sceau des prophètes, Mohamed, et IL a choisi pour l’éternité la religion de son dernier messager sur terre. C’est cette volonté divine qui explique, d’une part,  la progression exponentielle de l’Islam dans le monde et, d’autre part,  la régression continue des religions antérieures. Parce que la mission de celles-ci avait un caractère temporel et conjoncturel, alors que celle de l’Islam, ayant une portée universelle, transcende le temps et l’espace. C’est donc vain de  tenter de le contenir, c’est comme essayer d’arrêter la machine inexorable du temps.

  1. Les grands penseurs de l’occident sur le Prophète Mohamed

 La démarche, ici, s’appuiera sur les témoignages des plus grands penseurs que les pays occidentaux aient jamais connus. Il s’agit simplement de demander  aux lecteurs de Charlie Hebdo et aux autres de juger en âme et conscience ce qui va suivre, puis de partager avec des sommités de la pensée occidentale les conclusions auxquelles elles ont abouti, après avoir profondément étudié le Coran et la vie du Prophète. Et il ne serait même pas nécessaire de faire appel à l’interprétation explicative des exégètes musulmans, cela aurait demandé beaucoup plus de temps.  

Donc à cette deuxième étape, nous emprunterons aux travaux remarquables du professeur Moussa Hormat-Allah  quelques citations des plus grands esprits occidentaux. Le Professeur Hourmat-Allah a acté ses travaux dans plusieurs ouvrages dont celui qui nous intéresse ici : MOHAMMED, le vrai visage du Prophète de l’Islam.

 Dans cet ouvrage, l’auteur démonte avec brio les clichés et stéréotypes que certains intellectuels occidentaux, « les faussaires », mettent en avant, avec une malhonnête pour le moins pathétique si ce n’est une ignorance affligeante, aux fins  de justifier leur aversion pour l’Islam (comme la rédactrice en chef de Marianne). 

Mais plus intéressant encore,  il met en évidence l’admiration que vouent au Prophète ces grands esprits occidentaux : leurs témoignages sont fascinants.

Le mérite du professeur Hormat-Allah aura été son exploration fabuleuse de la pensée occidentale à travers les monuments  qui l’ont le plus magnifiée. Et il ne s’agit pas de n’importe quels savants ou penseurs de l’occident – oh que non ! – mais de la crème de son élite culturelle et intellectuelle, de l’époque des Lumières jusqu’à présent. 

Commençons d’abord par étayer ce propos avec Mr. Jean Prieur qui, dans son livre Mohamed Prophète d’Orient et d’Occident, écrit :

« Depuis trois siècles, tout ce qu’il y a d’intelligent et de libéral en Europe, a reconnu la grandeur du Prophète, ainsi que la valeur irremplaçable et universelle de son message ».

Ecoutons à présent ces esprits ‘’ intelligents et libéraux en Europe’’,  sélectionnés par le professeur Moussa Hourmat-Allah:

En Grande Bretagne, voici l’historien et essayiste que les anglo-saxons considèrent comme « le plus grand anglais depuis Shakespeare », Thomas Carlyle : « Les mensonges qui ont été amassés autour de cet homme (le Prophète Mohamed) ne sont honteux que pour nous seuls ».

Et Carlyle  ajoute : « La parole d’un tel homme est une voix qui surgit au cœur même de la nature. Les hommes l’écoutent et doivent l’écouter, en s’y ouvrant plus qu’à toute autre chose, car tout le reste n’est que du vent en comparaison ».

Il faut tout de même souligner que ce sympathique Carlyle n’était nullement tendre avec le style littéraire du Coran. Contrairement au prix Nobel de littérature en 1925, Georges Bernard Shaw qui a écrit : « Tous les livres sacrés ou non sont pauvres et humbles à coté du Coran ».

Ce dernier, Irlandais, a également écrit : « j’ai étudié cet homme merveilleux(Mohammed) et, loin d’être un antéchrist, il doit être appelé le sauveur de l’humanité. Je crois que si un homme comme lui devait assumer la direction du monde moderne, il réussirait à résoudre ses  problèmes d’une façon qui lui apporterait la paix et le bonheur tant désirés ».

Et G. Bernard Shaw va plus loin : « IL (le Prophète Mohamed) est le sauveur du monde et le plus grand prophète ».  ( … ) « La religion de Mohamed est la seule qui convienne au genre humain ».  

En France, voici Jean Jacques Rousseau, s’adressant avec ferveur au Prophète en ces termes : « Ô, Mohammed, messager du Coran, où te trouves-tu ? Viens, prends nos mains et amène-nous aux jardins, au désert ou à la prairie, là où tu le désires. Si tu nous invitais même au fond d’une mer de malheurs, nous irions, car tu connais nos vies et nos destins mieux que nous mêmes ».

Et voici Voltaire (repenti) : « Ce fut certainement un très grand homme qui forma de grands hommes.(…) Il joua le plus grand rôle que l’on puisse jouer sur la terre aux yeux du commun des hommes… »

Qu’il me soit permis  de faire ici un petit commentaire, parce que Voltaire n’est pas n’importe qui en occident, il est ‘’le prince de l’esprit’’ et on l’a surnommé aussi ’’l’Homme universel’’.

Anticlérical viscéral qu’il était, après avoir qualifié Moïse de sorcier et Jésus « de juif fanatique », Voltaire écrivit une pièce de théâtre, « Mohamed ou le fanatisme », où il s’attaqua violemment au Prophète Mohamed. Et on sait que Napoléon, qui avait profondément étudié l’Islam,  n’appréciât guère cette pièce dont il dira, un jour d’octobre 1808, au cours d’un entretien qu’il accorda  au plus grand poète allemand, fasciné par l’Islam, Goethe : « je n’aime pas cette pièce, c’est une caricature ! ».

 Il est toutefois vrai qu’en écrivant cette pièce, Voltaire ne connaissait rien de l’Islam et de son Prophète, si ce n’est les clichés et stéréotypes que véhiculèrent les milieux anti-islamiques telle que l’Eglise. Mais par la suite, Voltaire écrivit  Charles XII où il se montra très « séduit par la tolérance des ottomans qu’il oppose à la barbarie des défenseurs de la croix «.  Il ira même jusqu’à conclure « que l’Islam est le pur théisme, la religion naturelle et par conséquent la seule véritable ».     

Il faut ajouter que la pièce de théâtre en question avait connu un très grand succès, mais dès que voltaire s’est repenti, après une étude minutieuse de l’Islam, elle a été vouée à l’oubli,  parce que son auteur avait opéré un revirement de 180 degré, ce qui signifie que ce succès était dû non pas à une quelconque  valeur mais uniquement aux calomnies que la pièce proférait contre le Prophète et aux diatribes contre l’Islam.  Mais désormais, pour Voltaire, « toutes les religions à l’exception de l’Islam ont été établies sur des cabales et sur la démagogie ».

Il sera plus catégorique : « La religion de Mahomet est la plus brillante, la seule qui semble être, en naissant, sous la protection de Dieu ».  « Les lois de Mahomet subsistent encore dans toutes leur intégrité, et nul prétendu docteur n’y a rien changé ».  

Il dira ailleurs, dans son livre Mélanges, s’adressant à l’Eglise et reprochant à Jésus de « n’avoir  su ni écrire ni se défendre … Mahomet avait le courage d’Alexandre avec l’esprit de Numa… Le Mahométisme (l’Islam) n’a jamais changé, et vous autres vous avez changé 20 fois toute votre religion »

Tel est Voltaire, avec sa lumineuse prescience, fulgurante par moment, il est l’un de ceux qui ont le plus fait connaître l’Islam dans les milieux intellectuels occidentaux.

Pour les autres grands penseurs français tels que Victor Hugo, « le plus grand poète français » , Alphonse de Lamartine, « chef de file de l’école romantique » ,  Napoléon Bonaparte, qui a fait de la France ce qu’elle est aujourd’hui, le comte Henri de Boulainvilliers, « précurseur des Lumières », etc.,  le lecteur ferait mieux de consulter l’ouvrage susvisé du Pr. Hourmat-Allah qui lève le voile sur l’islamité, pour ne pas dire l’islamisme, de ces grandes figures de la France.

En Russie, voici Léon Tolstoï, philosophe et «plus grand écrivain russe », qui écrit : « le Coran contient des instructions et des vérités claires et faciles, dont tous les gens, quelque soit leur niveau, peuvent profiter. Les versets coraniques prouvent la dignité de l’Islam et la pureté de son message ».

Là aussi, un petit commentaire s’impose : Ce grand philosophe pensait sans doute à ce verset du Coran : « Nous fîmes de ce Coran une œuvre accessible afin qu’il puisse servir de rappel. En est-il qui en feront leur profit ? ». (S. La Lune, verset 17

En effet, loin d’être une œuvre obscure, indéchiffrable, chargée d’énigmes ou de récits rédhibitoires, le Coran se révèle abordable de prime abord, humain, d’une étonnante simplicité. Et d’une vérité scientifique inattaquable. Ecoutons à ce sujet ce qu’en pense l’éminent philosophe et sociologue anglais, Spencer Hubert : « Les savants du monde, réunis, peuvent-ils déceler une seule erreur dans le Coran ? Ils ne pourront rien y trouver de faux, même en se référent à toutes les découvertes scientifiques (…). Chaque nouvelle donnée de la science, recèle une confirmation manifeste de ce que le Coran a déjà annoncé ».

En Allemagne, après « le plus grand poète allemand », Goethe, voici le plus grand philosophe allemand, Nietzsche : «Le christianisme nous a frustré de la moisson de la culture antique et, plus tard, il nous a encore frustrés de celle de la culture islamique. La merveilleuse civilisation maure d’Espagne, au fond plus proche de nous, parlant plus à nos sens et à notre  goût que Rome et la Grèce…Les croisées combattirent plus tard quelque chose devant quoi ils auraient mieux fait de se prosterner… La Noblesse allemande est absente de la culture supérieure : on en devine la cause…le Christianisme, l’alcool, les deux grands moyens de corruption… En soit, on ne devrait même pas avoir à choisir entre l’Islam et le Christianisme…Guerre à outrance avec Rome ! Paix et amitié avec l’Islam… ». 

Ce texte de Friedrich Nietzsche, tiré de son livre L’Antéchrist, a été bien replacé dans son contexte par le professeur Hourmat-Allah lorsqu’il  met en évidence l’admiration que portait le philosophe à l’empereur allemand Frédéric II pour avoir invité ‘’ auprès de lui des érudits musulmans et ce, au mépris des interdictions et des attaques de l’Eglise catholique romaine…’’.

Mais au-delà de cette précision du Professeur Hourmat-Allah, le philosophe allemand avait adressé une lettre au célèbre écrivain Malwida Von Meysenbug, son amie, où il expliquait que la raison de la publication de ce livre était de briser le tabou et d ‘exprimer tout haut sa fascination pour l’Islam.

Dans cette lettre, Nietzsche écrit : « … Par chance je suis dépourvu de toute ambition politique ou sociale, en sorte que je n’ai à craindre aucun danger de ce coté-là, rien qui me retienne, rien qui me force à des transactions ou des ménagements ; bref, j’ai le droit de dire tout haut ce que je pense et je veux une bonne fois tenter l’épreuve qui fera voir jusqu’à quel point nos semblables, si fier de leur liberté de pensée, supportent de libres pensées. »   

En Amérique, voici l’éminent professeur de médecine, reconnu par tous ses pairs, Jules Masserman (juif américain) : « Des gens comme Pasteur et Salk furent des leaders au sens premier du terme. Des gens comme Ghandi et Confucius, d’un coté, et comme Alexandre, César et Hitler de l’autre, furent des leaders dans le  second sens du terme et peut-être dans son troisième sens. Jésus et Bouddha appartiennent à la troisième catégorie. Quant à Mohammed qui réunissait les trois qualités (sagesse/science, pacifique, conquérant) on peut dire qu’il fut le plus grand leader de tous les temps. Moïse avait fait de même dans un moindre degré ».

Peut-on maintenant espérer que les lecteurs de Charlie Hebdo et les autres, Manuel Valls et Sarkozy en particulier, prennent le temps de lire ce qui précède, pour approfondir leur connaissance sur la nature et les qualités du Prophète de l’Islam, afin de prononcer leur verdict en âme et conscience ?

 

[1] Cité par le Pr. Moussa Hourmat-Allah dans son ouvrage : MOHAMMED, Le Prophète de l’Islam.

[2] Cité par Hubert Védrine dans Le Monde du 9 septembre 2002

[3] L’Union des juifs de France pour la Paix (non sioniste)

[4]Article de Théo Klein dans Le Monde du 6 Septembre 2001

[5] Images reprises par les chaînes libanaises Al Mayadeen,  Al Manar et autres. 

[6] La traduction des versets cités ici est de Sadek Mazegh qui a traduit le Coran en français

[7] Les exégètes rapportent, au sujet de ce verset et du suivant, l’histoire des moines chrétiens qui étaient venus à Médine pour s’informer sur l’islam. Ils étaient hébergés dans la Mosquée du Prophète, et entendant psalmodier le Coran, ils fondirent en larmes et se convertirent immédiatement. L’intensité du texte coranique et  son caractère de ‘’ culte pur’’  n’avaient pas échappé à ces moines lettrés.