Depuis la fin de 2014, la situation sécuritaire se tend chaque jour davantage àGao, dans le nord duMali, où désormais, attentats ou tentatives d'attentats visent directement les civils.
Reportage de notre correspondant François Rihouay. Le 23 mars, àGao, la plus grande ville du nord du Mali, une explosion dans un domicile privé tuait deux personnes. Selon la gendarmerie, la déflagration a été causée par la manipulation d'engins explosifs dans le but de commettre des attentats.
Quelques jours plus tôt, une autre explosion frappait, cette fois, le marché central, sans faire de victimes.
Pour les habitants de Gao, il n'y a pas de doute : ces attaques contre les populations civiles visent à saper le processus de paix engagé entre le gouvernement et les rebelles du nord. "Il y a des gens qui sont vraiment contre la paix, contre cette signature-là, et qui font vraiment des actes de sabotage", noteSalihou Ibrahim Maïga, représentant du cadre de concertation régionale des jeunes de Gao.
Failles
Ces "gens", ce sont notamment des proches du Mujao, un des groupes jihadistes ayant contrôlé entre 2012 et début 2013 le vaste nord malien, avant d'en être chassé en grande partie à partir de janvier 2013 par une intervention militaire internationale toujours en cours.
Malgré le quadrillage de la zone par les forces armées maliennes et les casques bleus de la Mission des Nations unies dans le nord du Mali (Minusma), les habitants de Gao replongent dans la peur. Et dénoncent des failles dans le dispositif sécuritaire. Un vide qui doit être comblé, annonce l'ONU. "Avec l'appui des forces internationales, y compris des Nations unies, les forces maliennes, espérons, vont pouvoir améliorer leurs capacités de contrôle de la ville", indiqueFrancisco Osler, chef du bureau de la Minusma à Gao.
De leurs côtés, les soldats français de la force Barkhane poursuivent leurs opérations de contre-terrorisme. Entre 100 et 200 combattants djihadistes seraient toujours actifs aujourd'hui au Mali, mais leur capacité à nuire diminue chaque jour, affirment les autorités.
France 24