Mauritanie : Le FMI parle de perspectives favorables mais fragiles

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mar, 2015-04-07 15:51

Le Fonds monétaire international (FMI) a encore décerné son satisfecit pour la Mauritanie, même si, dans son dernier rapport, il laisse entendre la fragilité de ces équilibres.

En achevant les consultations au titre de l’article IV avec la Mauritanie, le 28 janvier 2015, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) annonce que Nouakchott est parvenu, tant bien que mal, à maintenir le cap des réformes macroéconomiques.

L’Institution financière justifie la bonne tenue de l’économie mauritanienne, au cours de ces cinq dernières années, par « une croissance élevée sur fond d’inflation maîtrisée, d’une politique macroéconomique responsable, des prix élevés du minerai de fer, d’une aide exceptionnelle des bailleurs de fonds et d’une augmentation de l’investissement public. » La croissance du PIB réel a été estimée à 6,4 % en 2014, contre 5,7 % en 2013, en raison d’un rebond dans le secteur de la pêche.

Le déficit des transactions extérieures courantes est resté à 25 % du PIB en 2013-2014 en raison des importations élevées de biens d’équipement liées aux investissements dans le secteur des industries extractives et, récemment, d’une détérioration des termes de l’échange.

Au niveau des réserves de change, par contre, le changement est notoire : De 6,5 mois d’importations futures, hors importations liées aux industries extractives, en 2013, elles passent à 4,7 mois en 2014. Un recul que le FMI met sur le dos de la détérioration des termes de l’échange.

Quant au déficit global, hors dons, il a atteint 4,7 % du PIB hors industries extractives en 2014, à cause de la baisse des recettes, principalement des recettes minières de la SNIM. Il était de 2,2 % du PIB, en 2013, et de 3,0 % en 2012.

Un système bancaire fragile

C’est au niveau des banques que le FMI craint un sérieux revers pour la Mauritanie si le gouvernement ne renforce pas le contrôle d’un secteur qui fait parler de lui actuellement avec le scandale dit de la Maurisbank.

Sur ce plan, le FMI trouve que le secteur bancaire est « bien capitalisé et liquide », mais « reste fragile face aux chocs ». La menace viendrait de la « forte concentration du crédit (y compris le crédit au secteur public), les risques de change et la faible rentabilité due à un modèle d’entreprise limité et à une concurrence accrue exacerbent la vulnérabilité du système bancaire ».

Et le FMI de poursuivre l’énumération de ces « mauvais risques » menaçant la stabilité financière : « Si le système bancaire semble bien capitalisé globalement, certaines banques n’observent pas le ratio de fonds propres et sont sous-provisionnées. La qualité des actifs demeure faible : les prêts improductifs représentent 20 % des prêts au deuxième trimestre de 2014.

De tels dysfonctionnements que la Banque centrale de Mauritanie n’a pas vu venir, au cours des deux dernières années, justifient-ils le limogeage, il y a deux mois, de l’ancien gouverneur de la BCM, Sid’Ahmed Ould Rayess ? Certains ne sont pas loin de le croire, surtout qu’il est accusé d’avoir ouvert les vannes pour la création d’une multitude de banques ne répondant pas aux fameux critères prudentiels.

Perspectives toujours favorables mais revues à la baisse

Le FMI note que les perspectives économiques à court terme restent favorables en dépit d’un ralentissement de l’activité économique et d’une baisse des prix du minerai de fer. La croissance du PIB réel devrait tomber à 5,5 % en 2015 en raison du ralentissement de la croissance de l’activité minière et de la baisse de l’investissement privé et de la consommation.

Les termes de l’échange devraient se détériorer de 4,5 % : une baisse des prix du minerai de fer (de 24 %) serait compensée en partie par une diminution des prix du pétrole (de 40 %). L’inflation devrait s’accélérer quelque peu, mais rester au-dessous de 5 %, grâce à la baisse des prix internationaux des produits alimentaires et au ralentissement de la croissance du PIB hors industries extractives.

Une appréciation persistante en valeur réelle pourrait entraîner une augmentation de la demande du secteur privé. Les perspectives à moyen terme restent prometteuses : l’abondance des ressources naturelles du pays offre des possibilités de développement considérables. Il est essentiel d’opérer des réformes structurelles pour accélérer la croissance et créer davantage d’emplois, ainsi que pour s’attaquer aux défis liés à la diversification de l’économie, aux inégalités et au chômage.

Les perspectives risquent d’être révisées à la baisse en raison de facteurs essentiellement externes. Les répercussions de la détérioration de la demande extérieure de produits de base pourraient faire baisser davantage les prix du minerai de fer et les recettes tirées des exportations minières.

 

Afrimag