En Mauritanie, entre 2700 et 3000 femmes et jeunes femmes souffrent silencieusement de la fistule obstétricale, soit parce qu’elles ne savent que cette maladie se traite et se guérie, ou qu’elles n’ont pas les moyens de faire face au traitement qui est souvent couteux, selon un document du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP).
Cette pathologie est présente dans toutes les régions du pays et presque partout en Afrique. 'La fistule obstétricale est une infection invalidante qui touche les femmes à la suite d’un accouchement difficile, long et généralement loin de toute assistance médicalisée. Elle se manifeste par un écoulement permanent d’urines ou de selles, faisant de la femme et de sa famille de véritables parias au sein de la société'.
Le coût de la prise charge totale de cette pathologie, 'qui touche pratiquement à tous les aspects du développement, notamment la santé et les droits à la santé en matière de reproduction, l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes et la santé des adolescents en matière de reproduction', est de 550 dollars.
Cette prise en charge permet une guérison complète et une réinsertion sociale des anciennes fistuleuses.
Au-delà de l’aspect médical lié à un accouchement dans des conditions rebutantes et de l’insuffisante des ressources humaines, la fistule a également des causes et facteurs favorisants sur le plan socioéconomique 'le poids des pratiques coutumières néfastes: mutilations génitales féminines (MGF), accouchements à domicile, mariages précoces, grossesses multiples'.
Pour faire face à ce fléau, la Mauritanie, avec l’appui du FNUAP, a élaboré un système national qui a servi de réponse, avec de bons résultats, selon le document de l’agence onusienne.
Une stratégie nationale de lutte contre la fistule pour la période 2005/2015 a permis 'de renforcer les capacités techniques des prestataires de service par la formation dans la prise en charge des fistules obstétricales, le renforcement des capacités des structures de prise en charge sanitaire.
Ainsi, 350 femmes souffrantes de fistules ont retrouvé leur droit à la dignité et à la tendresse. 15 femmes ont socialement été réinsérées dans l’Assaba (Est), selon le FNUAP. Le document porte le témoignage de plusieurs femmes guéries de la fistule obstétricale.
Pana