O. Salihi : Le retrait du Mali du G5 Sahel est une réaction affective (vidéo)

O. Salihi : Le retrait du Mali du G5 Sahel est une réaction affective (vidéo)

Le retrait du Mali du G5 Sahel est une réaction à son empêchement d'assumer la présidence tournante du groupe qui devait lui revenir, a affirmé l’expert en question géostratégiques au Sahel et au Sahara et analyste politique mauritanien Isselmou Ould Salihi, selon lequel, ce reflex revêt également une dimension affective

Il était plutôt prévu que le Mali se retire de la "CEDEAO" au lieu du G5 Sahel, a-t-il déclaré à Essahraa Online

Je trouve que le retrait du Mali du G5 Sahel est une réaction aux décisions prises contre ce pays par la CEDEAO, en raison de la situation constitutionnelle qui y prévaut, alors que nous nous attendions, à ce que ce retrait concerne plutôt cette communauté, puisque la majorité des Etats du G5 Sahel font partie de la CEDEAO.

 Le retrait intervient à la suite de l’empêchement du Mali d’hériter de droit la présidence tournante du G5 Sahel qui devait avoir lieu en février 2022.

Je pense que ce reflex revêt un caractère affectif, qui, je souhaite soit surmonté avec le dépassement de la crise constitutionnelle, le dialogue et les concertations afin que les choses reprennent leur cours normal.

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Je pense que depuis une certaine période, le Mali n’accorde plus de l’intérêt à la coopération commune avec les Etats du G5 Sahel, en raison du nouveau partenariat stratégique tissé sur les décombres de la coopération avec la France, avec une nouvelle puissance mondiale à savoir la Russie, à travers la société Wagner.

Je pense que le gouvernement estime que son armée a commencé à réaliser des exploits notoires dans sa lutte contre le terrorisme, toutefois les menaces continuent d’exister comme c’est également le cas des exactions et les violations graves des droits de l’homme.

Je ne trouve pas par ailleurs, qu’avec ces nouveaux changements dont le partenariat russo-malien des améliorations nouvelles de la situation qui prévaut dans le Mali.

Le Mali ne joue plus de rôle capital dans le G5 Sahel, du fait qu’il opère principalement dans le fuseau Nord et la zone des trois frontières, alors que la plupart des menaces viennent du Centre et du Sud du Mali, lequel concentre désormais ses priorités sur les défis internes.

Les autres Etats du G5 Sahel poursuivront entre temps leurs approches sécuritaires et stratégies communes en attendant l’avènement de facteurs favorables au retour au partenariat initial ayant conduit à la création du Groupe.

 

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Je suis optimiste pour une issue heureuse de la crise constitutionnelle au Mali, favorisée par le dialogue, surtout qu’on commence à parler d’une transition de 16 mois et que les relations fraternelles entre les Etats membres de cet espace peuvent contribuer efficacement au retour du G5 Sahel à sa cohésion d’antan.

Il reste toutefois un facteur fondamental susceptible de troubler cette santé régionale, à savoir les tiraillements internationaux dont le Mali reste l’arène des affrontements entre les grandes puissances, à savoir la France et la Russie.

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La France s’est retirée seulement du Mali et ses forces se trouvent encore dans de nombreux Etats dont le Burkina Faso, le Tchad et le Niger ainsi que d’autres pays.

Paris se focalisera sur la zone des trois frontières, puisque l’état actuel sous-régional ne leur permet pas de retourner au Mali au moment ses forces se trouvent dans un mouvement de retrait.

 

La situation sécuritaire au Sahel est stable à l’exception du Centre et du Sud maliens et de l’expansion des menaces terroristes vers les Etats côtiers tels que le Bénin, le Ghana et  la Cote d’Ivoire, qui représentent les centres des affrontements à l’avenir

mer, 18/05/2022 - 08:57

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