Le Centre Essahraa d’Etudes et de Consultations a organisé dernièrement un Colloque sur le thème « Conseils Régionaux: organisation juridique et aspirations au développement ».
Le Responsable des Etudes au Centre Dr Mohamed Yahya Ould Ahmednah, L’évenement a souhaité, dans son discours d’ouverture de cet important évenement, la bienvenue aux illustres participants, experts, chercheurs et invités de marque, , mettant en exergue l’intérêt du sujet et sa portée dans la conjoncture actuelle.
Le Coordinateur du débat, le Vice-président de l’Université Moderne de Nouakchott Dr Nany Ould El Mamy, a souligné quant à lui, l’utilité de discuter cette thématique d’actualité, après l’adoption de la Mauritanie des derniers amendements constitutionnels de 2017.
L’ex ministre et Professeur d’Université Dr Yahya Ould Kebd, le premier conférencier à ce colloque, s’est appesanti dans son intervention sur l'expérience de la décentralisation dans le pays.
« L’expérience municipale en Mauritanie a été marquée par l'adoption des factions dans les communes, suivant un découpage en trois dimensions : rurales, urbaines et pilotes.
« Un Délégué auprès de l’Etat, désigné dans les communes rurales afin de représenter les groupes traditionnels, se voit charger par les Pouvoirs Publics de l’exécution de missions traditionnelles », a-t-il affirmé.
« Les communes pilotes représentent par contre des communes intermédiaires jouant un rôle de transition avant d’atteindre le stade urbain telles que Boghé, Aïoun et Nouadhibou », a-t-il dit.
« Les communes urbaines sont héritées de la colonisation comme Rosso, Kaédi, Atar et Nouakchott, qui sont des mairies aux conditions réunies, jouissant de prérogatives selon la loi, malgré l’absence d’élections à l’époque, en raison de leur fraiche et courte expérience», a-t-il indiqué.
Le second exposé présenté par Dr Mohamed Ould Mohamed Moctar, Professeur de Droit Public à l’Université de Nouakchott, a abordé le cadre juridique des Conseils Régionaux en Mauritanie.
« La loi comporte 100 articles environ, répartis en 6 axes », a-t-il dit, faisant part de ses remarques sur cette loi, précisant que la création des Conseils Régionaux a donné naissance à un nouveau stade de décentralisation dans le pays, qualifiant cette mesure de positive et d’utile, dés lors où elle favorise l’émergence d’entités multiples se livrant une rude concurrence en matière des performances locales.
« La création des Conseils Régionaux s’est accompagnée d’une dynamique puisqu’elle a conduit les partis à descendre vers les bases pour imposer l’efficacité sur la scène politique », a-t-il ajouté.
Commentant ces deux exposés, l’ expert en Droit Constitutionnel et ex Recteur de l'Université de Nouakchott Dr Mohamed Lemine Dahi, a souligné le lien établi par la loi entre le nombre de Conseillers Régionaux et la densité démographique, imposant du coup une égalité en matière de représentation locale entre toutes les communes et Moughataas, actuellement opérationnelles, dés lors où elles constituent les structures existantes.
« Le texte juridique a été formulé sur la base de l'expérience mauritanienne, en dépit de son enrichissement d’expériences régionales au Maroc, en Algérie, au Sénégal et même en France », a-t-il ajouté.
« Juger et apprécier les textes avant les phases liées à leur mise en œuvre et à la pratique est précoce », a-t-il souligné, mettant en exergue dans le cadre des insuffisances, l’allégement de la surveillance de l’autorité des Conseils Régionaux.
Plusieurs éminents Professeurs et chercheurs ont pris également la parole au cours de ce Colloque dont Dr Idriss Ould Horma Ould Bebana, membre de la Cour des Comptes et ex président de la direction de la législation et de la traduction, Dr Didi Ould Saleck, qui s’est appesanti sur les obstacles qui pourraient entraver réellement le développement local, M. Yahya Ould Ahmed Waghef, selon lequel, les autorités ont fait exprès de ne pas murir l’expérience.
D’autres importantes interventions ont été faites au cours de ce Colloque dont celles du leader bathiste Devaly Ould Cheine et autres.
