Selon le général Pascal Ianni, porte-parole de l'état-major des armées françaises, l'armée se retrouve confrontée à "un rouleau compresseur informationnel", notamment à cause des réseaux sociaux, qui donnent à voir une "surmilitarisation" de la perception de la France en Afrique de l'Ouest, au Sahel.
"Dans le champ informationnel, il y a aujourd'hui une guerre" entre la France et la Russie au Sahel, affirme jeudi 14 juillet sur franceinfo le général Pascal Ianni, porte-parole du chef d’état-major des Armées. "Il y a clairement une stratégie russe d'éviction vis-à-vis de la France et des pays européens et on est confronté à la mise en œuvre d'une stratégie d'influence qui utilise notamment les outils informatiques", explique le militaire.
L'armée française se retrouve confrontée à "un phénomène de masse, un rouleau compresseur informationnel", estime Pascal Ianni. Il évoque des "fausses informations", diffusées notamment sur les réseaux sociaux, qui montrent "une forme de surmilitarisation de la perception de la France en Afrique de l'Ouest, au Sahel."
"On en vient à oublier tous les efforts qui sont faits dans le cadre du développement", constate le porte-parole du chef d’état-major des Armées.
"On est confronté à un phénomène d'asymétrie puisque nos adversaires se permettent des choses, notamment en violation des droits les plus fondamentaux, que nous ne pouvons pas faire."
La France poursuit son retrait militaire du Mali dans un contexte de tensions diplomatiques vis-a-vis de la junte militaire au pouvoir depuis 2020 et d'"hostilité", indique le général Pascal Ianni, de la part des mercenaires du groupe privé russe Wagner, appelés sur place par la junte pour l'aider à lutter contre les groupes djihadistes. Wagner "a clairement la volonté de faire table rase pour pouvoir s'installer dans une logique de prédation économique", assure le porte-parole du chef d’état-major des Armées.
"On sait qu'il y a des liens entre cette société de mercenaires et l'exploitation de sites miniers..."
"Aujourd'hui, nous ne considérons pas que les soldats français sont des cibles directes de la société Wagner au Mali, en tout cas, toutes les mesures sont prises pour que, au cas où il y ait un sujet, ce sujet soit rapidement réglé", déclare le général Pascal Ianni.
Une nouvelle étape à la "fin du mois d'août"
Une nouvelle étape dans le cadre du départ du Mali de la force antijihadiste Barkhane aura lieu "vers la fin du mois d'août", avec le transfert aux autorités maliennes de la base de Gao, la plus grande base française en Afrique de l'Ouest, indique le général Pascal Ianni. "2 000 à 2 500 soldats" resteront encore au Sahel après cette échéance, précise le porte-parole du chef d’état-major des Armées.
"Si la réarticulation prend du temps, c'est parce que nous souhaitons le faire en sécurité, en bon ordre et selon le mode d'action que nous avons déterminés, nous ne nous faisons rien imposer. (...) Nous faisons les choses extrêmement sereinement", affirme le général Pascal Ianni.
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