Le Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz est l’unique Chef d’Etat de part le monde, à avoir répondu présent à l’imposant mais non effrayant (sans missiles intercontinentaux), défilé miliaire organisé dernièrement par Pyongyang à l’occasion du 70e anniversaire de la création de la Corée du Nord.
Un spectacle de haute couture militaire qui a conduit certains observateurs à spéculer sur les vraies ambitions militaires du Président mauritanien pour les années à venir, sur tout qu’il n’a cessé, depuis son arrivée au pouvoir, de marquer des points exclusivement sécuritaires notamment dans la lutte antiterroriste aux plans national et sous-régional mais également international (indirect), au point de s’attirer la sympathie de nombreuses puissances dans le monde, connues par leur souci de l’Etat de droit.
Le défi militaire posé à Aziz est même plus grand, avec la récente nomination du Général de division Hanena Ould Hanena au Commandement de la force conjointe du G5 Sahel et qui affiche en filigrane, Ould Abdel Aziz, lequel ne serait guère disposé à connaitre les échecs et les déboires des autres Etats voisins, mais travaillera plutôt pour s’imposer comme une pièce maitresse dans la sécurité dans la sous-région.
Pour cela, il devra marquer de son empreinte indélébile cet héritage sahel saharien sécuritaire encombrant, qu’il doit à tout prix révéler pour s’accorder certains privilèges diplomatiques internationaux et pourquoi pas se voir accorder des « dérogations » d’ordre politique notamment démocratique, motivées par des situations de « force majeure ».
Parallèlement à ces ambitions, la Mauritanie ne se trouve-t-elle pas dans la croisée des chemins d’un 3e mandat du Président Ould Abdel Aziz, tant requis par ses soutiens politiques dont certains vont même à réclamer son intronisation comme Souverain ou Président à vie et pourquoi pas comme Empereur pendant que nous prés de l’Asie et de ses Césars chinois et nord-coréen.
L’exploit considérable réalisé au 1er tour des dernières élections par l’Union Pour la République (UPR), le parti au pouvoir, ne milite-t-il pas encore en faveur de cette Majorité confortable tant espérée par Ould Abdel Aziz pour façonner l’avenir du pays suivant sa vision des choses ?
Autre facteur non moins important à ajouter dans cette perspective chère à Ould Abdel Aziz de développement de l’armée mauritanienne, qui a fortement évolué au cours des dernières années, est son rang dans le dernier rapport de Global Fire Power 2018, où elle occupe la 30e place dans le monde en termes d’armement, de personnels actifs militaires, dans la force navale, la disponibilité du carburant pour les opérations militaires, le nombre d’avions de chasse, le budget consacré à la défense et la flexibilité logistique.
C’est ce qui ressort de l’édition 2018 du classement des armées dans le monde, publiée par le site américain spécialisé dans la défense, Global Fire Power (GFP).
La Mauritanie est devancée par l’Égypte, l’Algérie (2e), le Niger (21e), la Côte d’Ivoire (25e) et le Mali (24e).
Rappelons que le Power Index ne prend pas en considération l’aspect de l’arme nucléaire, encore moins les stocks nucléaires, comme il n’exclut pas les pays qui ne disposaient pas d’un volume de littoral conséquent qui pourrait amenuiser leur force navale.
Globalement, la tendance montre que les armées africaines se mettent de plus en plus au diapason des armées mondiales même s’il reste encore du chemin à faire. Ainsi, l’Algérie est suivie par l’Afrique du Sud (33e), le Nigeria (43e), l’Angola (48e), l’Éthiopie (51e), le Maroc (55e), le Soudan (70e) et la Libye (74e). La RD Congo (75e) à l’échelle mondiale ferme le Top 10 africain. Dans le monde, affirme encore Global Fire Power, “les États-Unis, la Russie, la Chine, l’Inde et la France sont les cinq plus grandes puissances militaires au monde”.
Md Ould Md Lemine