Zoom Essahraa III : Le pouvoir du Président Ghazouani a-t-il repris l'initiative?

Zoom Essahraa III : Le pouvoir du Président Ghazouani a-t-il repris l'initiative?

Tout observateur qui suit l'évolution des événements publics dans le pays au cours de ces dernières semaines, peut constater une nouvelle dynamique au sein du pouvoir, qui serait le résultat, de la sensation sérieuse, d’une insatisfaction grandissante de l'opinion publique, quant au rythme des réalisations et aux difficultés de la situation économique.

La semaine écoulée a été riche en événements qui témoignent dans leur ensemble, la cadence croissante de cette dynamique, tant en termes des dispositions relatives à la situation de l'institution la plus importante du pays (l'armée) qu'en termes de mobilisation pour le premier meeting populaire du parti au pouvoir sous la gouvernance  du Président Ghazouani.

Nous tenterons dans « Zoom Essahraa » de cette semaine, de « focaliser l'image », afin de déchiffrer les indications les plus marquantes de ces deux événements et leur impact sur la question la plus essentielle : le pouvoir du Président Ghazouani a-t-il repris l'initiative ?

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Resserrer l’emprise

 

Bien que les changements et nominations des Chefs d'état-major de l'establishment militaire soient courants et venus à leur moment, en raison d’un facteur naturel le plus souvent (retraite), et bien que ces mesures aient pris en compte - selon les connaisseurs - les critères d'ancienneté et de hiérarchie , elles ont toutefois porté, bon gré mal gré, des messages décodables dont les plus marquants sont :

 Le renforcement de l'emprise sur l'institution la plus importante du système de gouvernance, avec l’arrivée à terme du processus d’installation des hommes de confiance dans les principales articulations de la pyramide Etat. Un processus qui a commencé de manière précoce en novembre 2019. Il parait ici, selon les observateurs, que le Président Ghazouani a tiré profit de l'expérience qu'il a accumulée au cours de ses années de commandement de l’'état-major général des armées ainsi que de la confiance dont il jouit au sein de l’establishment pour prendre des dispositions que ses prédécesseurs ont eu de grandes peines à prendre.

Les nouveaux changements ont consacré une promotion de certains commandements ; ce qui parait être, un message adressé aux générations passionnées par l’ascension, selon lequel cette voie a été "ouverte" et qu'en conséquence, ces élites n'ont qu'à prendre leurs positions dans la file d’attente.

 - Le fait de s'écarter de la norme consistant à tenir en considération des équilibres régionaux pour certaines hautes fonctions, est un autre télégramme codifié, que le Président Ghazouani a voulu faire parvenir à plus d'une partie, signifiant en bref que les critères et les traditions militaires devancent tout le reste et le dirige. Une lettre, qui, même si elle a été bien accueillie par certains, peut accentuer selon certains analystes -, le niveau des sensibilités régionales et départementales.

 

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Le gouvernement dans la rue

 

Le festival de l’équité, organisé ce week-end par le parti de l'Union Pour la République (UPR), au pouvoir, a représenté le premier ballon test du parti, sous le nouveau pouvoir, pour jauger ses capacités de mobilisation dans la ville, qui avait manifesté au cours de la majeure partie de son histoire politique, son penchant à l'opposition et demeurée frondeuse aux partis gouvernants.

Le choix par le parti du slogan « équité » pour ses premières manifestations, reflète par ailleurs, la décision de l’Autorité de recourir à « l'investissement politique » dans le dossier des droits sociaux et humains. Une option susceptible de découler d'appréciations faites par les décideurs sur l’ampleur des tensions résultant du sentiment d'injustice et de marginalisation de larges segments de l’opinion publique.

La présence d'actuels et anciens ministres et hauts fonctionnaires - et peut-être de futurs - dans la mobilisation pour ledit rassemblement, était l'expression d'un sentiment croissant chez les acteurs de la Majorité de l'importance du « poids populaire » dans la préservation et la conquête des positions, peut-être au début d'une année qui devrait connaître de vastes changements dont le gouvernement peut ne pas être des épisodes les plus primordiaux. Il ressort aussi des indications les plus récentes provenant du palais, que le niveau de changement, pourrait ne pas être de cette globalité, prévue ou peut-être souhaitée par certains !

 

https://essahraa.net/node/28435

mar, 28/12/2021 - 12:46

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