L’intervention de l'avocat Vadily Ould Raïss, dans laquelle il revèle entretenir une relation étroite avec les services de sécurité et connaître tous les agents de renseignement, y compris les juges et les avocats, a provoqué un tollé, à la 5ième journée du procès des accusés dans le cadre du dossier de corruption de la décennie, avec à leur tête l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz.
En effet, les déclarations d'Ould Raïss avaient suscité l'ire des avocats de la défense des prévenus, lesquels avaient protesté et l'avaient empêché de terminer son intervention, avant que le président du tribunal n’appelle la police afin qu’il poursuive son discours.
Me Vadily répliquait à l'accusation faite la veille par un avocat de la défense à l'encontre des leurs collègues de la partie civile, selon laquelle, certains travaillent pour les services de renseignement.
J'ai été directeur de la formulation au ministère de l'Intérieur en 1986, c'est-à-dire chargé de superviser les institutions de renseignement et je suis toujours en relation étroite avec les services de sécurité auxquels je donne les conseils juridiques, a-t-il dit, affirmant connaitre les taupes aussi bien parmi les magistrats que parmi les avocats.
J’ai dit à la commission d'enquête parlementaire au cours d’une consultation de mon cabinet, que Ould Abdel Aziz avait le droit de s'abstenir de se présenter devant elle, dès lors où le Parlement n’a aucune autorité ni sur l'actuel président de la République ni sur l'ancien, a poursuit Ould Raïss.
En Afrique, les présidents qui arrivent au pouvoir montés sur des chars à canon, sont le plus souvent sans qualification pour gouverner, croyant qu'ils peuvent mettre leur mainmise sur l'État, a-t-il ajouté
L’intervention de Me Vadili est intervenue le mercredi, au cours de la session du tribunal axée sur les réponses faites par le parquet général et la partie civile sur les plaidoiries des avocats de la défense, rappelle-t-on.