La réunion tripartite organisée par le ministère de l'Intérieur, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et les représentants des partis politiques, ouverte hier mardi dans la soirée à 21h s’est poursuivie jusqu’à 5h du matin de ce mercredi.
La rencontre s’est articulée sur la discussion des résultats des élections législatives, municipales et régionales organisées le 13 mai, alors que les partis d'opposition et un certain nombre de partis de la majorité ont exigé l'annulation des résultats, en raison des violations qui ont entaché les scrutins, ont-ils souligné.
"" Trouver un piédestal
Ces élections ont connu des irrégularités comme les élections précédentes, mais ces violations n’ont pas atteint ce qu’on en dit, ont affirmé les représentants des partis Insaf,, Nidaa al-Watan et de l'Alliance démocratique.
Les partis qui n'ont pas pu réaliser des victoires au cours de ces échéances cherchent un piédestal pour préserver leur dignité, laver l’affront et justifié leurs déboires, ont-il souligné.
""" Demande de refaire les élections
La fraude était claire lors de ces élections et ses preuves sont présentes et documentées, ont convenu en revanche et à l'unanimité de leur côté les représentants des autres partis présents (opposition et majorité), appelant à refaire les élections
Ces partis ont présenté leurs preuves sur la fraude, passant en revue certains procès-verbaux et affirmant avoir enregistré de nombreuses violations qu’ils avaient signalées et transmises à la CENI, appelant cette dernière à démissionner et l’accusant de ne pas avoir interagi de manière positive, en concomitance avec le déroulement du processus électoral, avec les plaintes parvenues à ses services sur les violations précitées.
"""" Réponse de la CENI
Le Vice-président de la CENI Mohamed Lemine Ould Dahi, a affirmé dans ses réponses faites aux représentants des partis contestataires de ces élections, que la commission ne démissionnera pas, qualifiant les erreurs et violations constatées d’insuffisantes pour mettre en question la légitimité de ces élections.
La CENI avait ouvert le champ des recours à tous les partis politiques, a-t-il ajouté, disant qu'après leur examen par la CENI, seul le cas de la moughataa d’El Mina avait été approuvé, d’où les mesures légales nécessaires prises à l’endroit de l’accusé qui se trouve actuellement devant le tribunal.
Les clauses de l'accord politique conclu avec les partis politiques ont été mises en œuvre telles quelles sont, à l'exception des deux points relatifs à la date du scrutin et à l'acquisition d'un lecteur d'empreintes digitales des électeurs dans les bureaux de vote, a précisé Ould Dahi, disant que les partis et le gouvernement n'étaient pas d'accord sur le point relatif à la date, en plus de l'impossibilité d'acquérir l'appareil d'empreintes digitales, qui n'était pas comptabilisé dans le budget de la CENI d’une part et en raison des contraintes liées au temps restreint pour l’acheter, d’autre part.
La CENI est pleinement disposée à mettre en œuvre les directives de la Cour suprême et du Conseil constitutionnel concernant les recours qui lui sont soumis, a poursuit le Vice-président de la CENI, disant qu’elle est actuellement à pied d’œuvre pour préparer le second tour dont elle assurera les garanties nécessaires à son bon déroulement.
Les autres sages de la CENI ont affirmé avoir participé à une mission nationale, qu’ils assument la responsabilité légale et s’emploient à assurer le déroulement des élections, qualifiant les violations enregistrées d’être légères pour mettre en question la transparence et la crédibilité des scrutins.
""" Appel à la désescalade
Après avoir écouté les interventions des différentes parties, le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, Mahfoud Ould Brahim, a appelé toutes les parties à arrêter leurs démarches d'escalade, en attendant de trouver des solutions.
Il a demandé enfin, en guise de conclusion de cette rnecontre, aux partis qui s'apprêtent à publier des communiqués et à organiser des manifestations de protestation à y renoncer, disant que le ministère a certes autorisé les partis d'opposition à organiser leur sit-in, leur demandant toutefois de suspendre leur activisme afin de rendre l'espace favorable à la poursuite des débats