Zoom Essahraa... La Mauritanie dirigera-t-elle l’Union africaine en 2024 ? (analyse)

Zoom Essahraa... La Mauritanie dirigera-t-elle l’Union africaine en 2024 ? (analyse)

"Ghazouani courtisé pour prendre la présidence de l'Union africaine". C’est le titre d’un article publié ces derniers jours par le Magazine panafricain de grande audience "Africa intelligence", lequel évoque, dans ce qu’il appelle son feuilleton “Union africaine : lutte des places et guerre des egos”, la disposition du Président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani à assumer, en l’absence d’un consensus pour la présidence 2024 de l'Union africaine, ce rôle [...]

Ces révélations ont conduit ledit magazine, à supposer la présidence de la Mauritanie pour une seconde fois de l’organisation panafricaine, surtout à la faveur des excuses exprimées par le Maroc et l'Algérie de postuler à cet exercice continental , qui devra revenir cette fois et eu égard à l’alternance géographique aux Etats de l’Afrique du Nord, afin de prendre le témoin de succession à son actuel locataire,  le président des Comores Azali Assoumani.

Le commissaire de l'Union africaine a effectué une visite inopinée à Nouakchott au début de l'année 2024 en cours, indique Africaintelligence, selon lequel, il est probable que le président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani ait donné son accord de principe à cette responsabilité continentale,  si les Etats qui ont la priorité de postuler à ce siège n’ont aucune objection.

Le Zoom Essahraa abordera cette semaine, l'importance de l'étape prévue, sa possible relation avec le ballet  diplomatique que connaît Nouakchott ces jours-ci, et de ses impacts possibles sur le continent, dont de nombreuses régions connaissent des mutations et des troubles alors que de nombreux pays dont la Mauritanie, se préparent à organiser des  élections présidentielles.

 

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Contexte et implications..

 

L’accession de la Mauritanie à la présidence de l’Union africaine pour la deuxième fois en dix ans (la première fois sous l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz) reflète deux choses à noter : la première concerne la région et la seconde le pays.

 

✔ le sujet traduit la profondeur des crises que traverse la région de l'Afrique du Nord. La plupart des Etats de cette partie du continent africain, sont soit exclus en raison de leur situation sécuritaire (Libye) ou en proie à des rivalités internes intenses et ininterrompues (Maroc et Algérie).C  qui place donc la Mauritanie et l'Égypte parmi les pays ayant les meilleures chances d'assumer la présidence de l’UA.

 

✔ Cette étape traduit également l'un des atouts stratégiques du pays, dont sa spécifie de point de convergence entre les composantes fondamentales du continent, et sa capacité, si elle est sciemment utilisée, à avoir un impact qualitatif sur un continent qui polarise de grandes concurrences  mondiales.

 

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Trois présidents en une semaine.

 

Bien qu'il n'y ait aucun lien apparent avec la présidence de l’UA des visites effectuées par les présidents de la Gambie, du Sénégal et du Togo en moins d'une semaine dans la capitale mauritanienne Nouakchott, l’une d’elle pourrait bien s’inscrire dans ledit ballet diplomatique.

 

En effet, si Adama Barrow était venu participer à une conférence intellectuelle et  que Macky Sall est en Mauritanie, dans le cadre de ses va-et-vient réguliers entre Dakar et Nouakchott, dans un souci de renforcement de la coopération bilatérale, tel n’est pas le cas de Faure Essozimna Gnassingbe , arrivé dans la capitale mauritanienne très probablement, au titre d’une mission liée à la sécurité au Sahel.

Toutefois, une question se pose sur le rapport de ce ballet diplomatique avec la présidence tournante de l'Union africaine.

 

✔️ Selon Africa Intelligence, le passage à la présidence mauritanienne de l'Union doit être accepté par les pays de l’Organisation. Cet à quoi Nouakchott et les pays qui la soutiennent pourraient œuvrer et saisir toutes les opportunités, au premier rang desquelles les visites effectuées par les dirigeants africains.

 

✔️ On ne sait pas comment la situation au Sahel, avec ses problèmes sécuritaires et ses tensions diplomatiques, se reflétera sur l'éventualité d'une présidence mauritanienne de l'Union. Mais il est probable qu’elle soit limitée étant donné que l’unique concurrent sérieux à cette succession à la tête de l’organisation panafricaine  est l’Égypte, qui a accédé à la présidence en 2019.

 

 

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Opportunités et défis...

 

Assumer la présidence tournante de l’un des regroupements internationaux les plus grands et les plus importants représente pour la Mauritanie une grande opportunité et un grand défi à la fois:

 

☑ C'est une opportunité, du fait qu'elle permettra de renforcer les rôles dans la diplomatie continentale et internationale. La Mauritanie est membre fondateur de l'Union et bien avant de l'Organisation de l'Unité Africaine, qui dispose de grands intérêts sur le continent, dont ses centaines de milliers expatriés dans la plupart des pays du continent, en Côte d'Ivoire, au Mali, au Sénégal, en Gambie, en Angola, au Congo, au Cameroun, en Tunisie, en Algérie et au Maroc.

 

☑ C'est un défi eu égard à la profondeur des crises qui frappent le continent et nées des problèmes internes. Mais surtout en raison des complications résultant du retour des coups d'État et de leur gestion, ainsi que des élections présidentielles attendues dans un certain nombre d’Etats et de leurs rebondissements postérieures en termes de déontologie africaine en matière des crises post-électorales.

mer, 17/01/2024 - 23:33

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