Le général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé président par l’armée il y a trois ans, a lancé hier dimanche 14 avril la campagne d’une élection présidentielle qu’il est quasiment assuré de remporter le 6 mai après que sa junte a évincé de la course ses principaux rivaux.
Dès le premier jour de la campagne officielle, la capitale du Tchad, N’Djamena, était quasi totalement pavoisée aux seules couleurs de sa coalition de partis et de portraits géants de ce général de 40 ans, rapporte un journaliste de l’Agence France-Presse.
C’est à peine si quelques affichettes arboraient les visages de certains des neuf autres candidats çà et là, à l’exception, dans son quartier, de Succès Masra, ancien opposant farouche qui s’est rallié en janvier à la junte et a été nommé premier ministre par Mahamat Déby.
L’opposition, muselée et sévèrement réprimée depuis trois ans, accuse M. Masra de l’avoir trahie et de concourir pour leur ravir des voix avec l’idée d’assurer une majorité au général et conserver son poste de chef du gouvernement.
Certains des huit autres candidats, que l’opposition évincée accuse d’être des faire-valoir acceptés ou promus par la junte pour donner « un vernis démocratique » à un « scrutin joué d’avance », ont également fait campagne à N’Djamena, mais devant de bien plus petites assemblées.