La junte au pouvoir au Burkina Faso affirme avoir déjoué une nouvelle tentative de coup d'État. Selon le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, le plan prévoyait plusieurs opérations menées par d'anciens militaires et des "groupes terroristes".
Dans une déclaration diffusée en direct à la télévision, il a cité plusieurs noms comme impliqués, parmi lesquels se distingue celui du colonel. Paul-Henri Damiba, auteur du coup d'État avec lequel un groupe de militaires a destitué l'ancien président le 23 janvier 2022 Roch Marc Christian Kaboré.
Le 30 septembre de la même année, Damiba est à son tour destitué par le capitaine Ibrahim Traore, actuel président de transition du pays. Selon la reconstitution de la junte au pouvoir, la spectaculaire attaque armée menée le 24 août contre le village de Barsalogho - au moins 200 morts et 300 blessés - a été le premier acte de force planifié par les assaillants.
Selon Sana, à la suite de cet épisode, un groupe de 150 terroristes originaires de la région du Centre-Est du Burkina Faso aurait également dû attaquer le palais présidentiel de Ouagadougou, tandis qu'un deuxième groupe aurait attaqué la base de drones pour « contrer toute riposte ».
Enfin, un troisième groupe, venu de Côte d'Ivoire, était censé mener des attaques à la frontière pour disperser les forces de défense et de sécurité burkinabè.
Toutes les opérations seraient dirigées par Ahmed Kinda, ancien commandant des Forces Spéciales et protagoniste de plusieurs meetings au Niger ou au Ghana, mais de nombreuses personnalités considérées comme hostiles à la junte ont participé à la tentative de coup d'État : parmi celles-ci, les anciens ministres Djibrill Bassolé e Alpha Barry, journalistes Serge Mathurin Adou e Abdoulaye Barry, l'ancien président de la Commission électorale Newton Ahmed Barry e Aziz Diallo, ancien maire de la commune de Dori. Enfin, selon la junte, l'implication de certains services secrets occidentaux est indéniable. Compte tenu de "l'extrême gravité des actes", le ministre a annoncé que l'opération spéciale antiterroriste allait se poursuivre