« Les assaillants de cette vaine tentative visaient à me vitrifier, mais ils ont été vitrifiés par la vaillance, la vigilance et le courage de la garde présidentielle », a réagi dans un message publié sur sa page Facebook le Président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, qui se trouvait au palais mercredi au moment de l’attaque menée mercredi dernier contre le palais présidentiel, selon le gouvernement.
M. Déby a adressé ses condoléances aux familles des victimes avant de demander à « la justice d’établir les faits, situer les responsabilités et appliquer toute la rigueur de la loi », sans donner aucune indication sur les motifs ou l’identité des commanditaires de cet assaut.
Arrivés devant le palais dans un camion à remorque, les assaillants, en civil, ont « simulé une panne de leur véhicule » avant d’« attaquer les gardes en faction devant le portail de la présidence de la République », a détaillé dans la journée Oumar Mahamat Kedelaye, le procureur de la République de N’Djamena.
« Les assaillants ont tué deux militaires et grièvement blessés cinq autres éléments et ont tenté de s’introduire dans l’enceinte » du palais, avant d’être rapidement tués ou maîtrisés, a-t-il ajouté.
« Ces actes constituent au regard de la loi pénale des crimes d’assassinat, de coups et blessures volontaires, de tentative d’atteinte à l’ordre constitutionnel, d’atteinte aux institutions de l’Etat et à la sûreté de l’Etat, de complot contre l’Etat et de participation à un mouvement insurrectionnel », a poursuivi le magistrat, en précisant que des enquêtes étaient en cours.
Selon des témoins qui se trouvaient près du palais mercredi soir, les tirs ont duré presque une heure, jetant un froid dans le centre de la capitale de ce pays d’Afrique centrale dirigé par une junte militaire et à l’histoire jalonnée de coups d’Etat ou de tentatives.
Le porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah, a décrit les 24 assaillants comme « un ramassis de pieds nickelés » drogués et alcoolisés venus d’un quartier pauvre du sud de la ville, et munis d’« armes, de coupe-coupe [des machettes] et de couteaux ». Cette « tentative de déstabilisation » n’est « probablement pas terroriste », a-t-il ajouté.