La semaine dernière a été marquée par un échange de visites entre des responsables mauritaniens et européens issus de pays membres de l’OTAN ainsi qu’une délégation du pacte atlantique à Nouakchott. Des visites qui ont relancé la question des enjeux entre les deux parties.
Le Zoom de Essahraa de cette semaine examine ces enjeux à la lumière des visites récentes, du contexte dans lequel elles s’inscrivent et des informations disponibles sur leur agenda en plus de son rapport avec les dossiers relatifs à la bousculade dans la région du Sahel, proche géographiquement, et l’Ukraine, stratégiquement liée, malgré son éloignement géographique, aux enjeux.
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Trois visites en une semaine
Les dépêches d’information font état de trois visites au cours de la semaine passée :
• La première a été celle d’une délégation du Sénat tchèque, qui a rencontré plusieurs responsables mauritaniens pour renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays.
Cette visite intervient deux mois après l’approbation par le Parlement tchèque de l’envoi de militaires en Mauritanie pour une période de deux ans, dans le cadre du programme de formation de l’OTAN pour entrainer l’armée mauritanienne.
La délégation tchèque a rencontré le Président de l’Assemblée nationale, Mohamed Ould Meguett, le Premier ministre Mokhtar Ould Diay, ainsi que la ministre du Commerce et du Tourisme, Zeinebou Mint H’Mednah. Ces réunions ont porté sur le renforcement de la coopération dans des domaines d’intérêt commun.
Selon des médias tchèques, 30 soldats des forces spéciales tchèques seront déployés en Mauritanie pour entraîner les forces armées locales, dans le cadre du programme de l’OTAN.
• La deuxième visite a été celle d’une délégation de l’OTAN, qui a rencontré le ministre de la Défense.
Cette visite s’inscrit dans le cadre de l’étroit partenariat entre la Mauritanie et l’Alliance atlantique.
• Enfin, la troisième est la visite effectuée en Espagne par le Directeur Général de la Sureté Nationale au cours de laquelle il a rencontré la ministre de l’Intérieur ainsi que plusieurs responsables chargés des dossiers de sécurité et de migration.
L’Espagne qui joue un rôle clé dans la coordination des relations sécuritaires entre l’Europe et les pays du sud, a vu par ailleurs ses liens avec la Mauritanie se renforcer ces derniers temps, avec des échanges de visites à haut niveau.
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Les enjeux pour les deux parties
Ces va-et-vient dynamiques et incessants dans les deux sens traduisent une corrélation claire avec les défis auxquels chaque partie est confrontée :
• Pour l’OTAN, la Mauritanie représente “l’un des derniers refuges” dans une région où la présence atlantique devient de plus en plus indésirable, d’où sa volonté de renforcer ses relations avec la Mauritanie, d’intensifier les visites et multiplier les offres afin de préserver ses acquis dans cette zone considérée comme une partie de “sa sécurité stratégique”.
La Mauritanie inquiétée par l’expansion russe dans les États voisins du Sahel, semble néanmoins, en dépit de son souci de ne pas provoquer Moscou et ses alliés dans la région, vouloir se protéger sous l’égide de l’OTAN, s’empressant de signer des accords de coopération lui permettant de bénéficier des services, des technologies, des financements et des formations fournis à la fois par l’Alliance et l’Union européenne.
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Quelles perspectives ?
Bien que la clarté des enjeux pour les deux parties constitue un point de force, la conjoncture et les tiraillements dans la région ainsi que la sensibilité des parties concernées placent les relations dans une bousculade stratégique ouverte sur de nombreux autres facteurs :
• L’évolution du conflit ukrainien sous la présidence de Donald Trump, qui pourrait redéfinir les priorités stratégiques de l’OTAN et son engagement en Afrique.
• Le processus d’unification des États du Sahel, notamment après l’annonce de leurs dirigeants de la création d’une nouvelle force militaire conjointe pour faire face aux défis sécuritaires régionaux.
