La crise climatique actuelle aurait-elle pu être évitée ? Oui, nous révèle un article du New York Times Magazine. Il y a 30 ans, nous aurions en effet loupé notre meilleure chance de stopper le changement climatique.
À la fin des années 1970, des preuves irréfutables soulignaient déjà le danger des accumulations de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone) résultant de la combustion d’énergies fossiles. Pendant une période charnière de 10 ans – de 1979 à 1989 – des scientifiques, militants et responsables gouvernementaux du monde entier ont pris d’importantes mesures pour contrer ces émissions. Des efforts ont également été déployés au niveau international pour sensibiliser le public au réchauffement de la planète. Mais ces efforts ont stagné, n’ont pas été suffisants, et nous assistons aujourd’hui aux conséquences dévastatrices de ce réchauffement, écrit Nathaniel Rich, auteur de cet article.
« Ça a presque marché, a-t-il expliqué lors de la présentation de son article. À l’époque, le sujet du changement climatique n’était pas très politisé aux États-Unis comme il l’est aujourd’hui. Les membres des partis républicain et démocrate ont soutenu l’élaboration de stratégies visant à limiter le CO2, mais la défense de l’environnement n’a pas été perçue par la même lentille politique qu’aujourd’hui ». À la fin de la décennie – 1979 à 1989 – « la paralysie s’est installée », poursuit l’écrivain.
Les conséquences de cette inaction prolongée sont révélées à côté du rapport de Rich dans des images signées du photographe George Steinmetz. Ses photos et vidéos ont été capturées en 2017, principalement par des caméras montées sur des drones, et ce dans le monde entier. Elles présentent des scènes sinistres, comme les moussons au Bangladesh, les conséquences des feux de forêt en Californie ou encore la capitale de la Mauritanie, partiellement engloutie par le désert.
Des initiatives mondiales telles que l’accord de Paris sur le climat – qui visent à limiter le réchauffement à deux degrés – témoignent aujourd’hui d’un engagement mondial. Mais après des décennies de ralentissement et d’inaction, tout en minimisant le coût pour les communautés et les habitats dans le monde, ces nouvelles actions mises en place seront-elles suffisantes pour atténuer les effets du réchauffement global de la planète ?
Comme le note le New York Times, et selon une étude récente basée sur les tendances actuelles des émissions, les chances de réussite de cet accord de Paris sont d’une sur 20.
par Brice Louve
* Il y a 30 ans, nous avons loupé notre meilleure chance d’arrêter le changement climatique
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