Le gouvernement a décrété la levée du couvre-feu il y a quelques jours, et la menace d’une quatrième vague plane sur le pays.
Face à un tel paradoxe, on peut dire que la population se retrouve au pied du mur
A l’heure où les écoles s’apprêtent à ouvrir, le directeur général de la santé publique déclare que malgré la levée du couvre-feu, notre pays peut subir de nouveau une autre vague qui touchera plutôt les enfants que les adultes.
Cette mesure restrictive est la décision la plus marquante du gouvernement dans sa lutte contre le virus. La Mauritanie n’a jamais connu de couvre-feu depuis 1994 malgré toutes les crises que le pays a traversées depuis. Mais c’est pour des causes sanitaire qu’il va connaitre à nouveau cette mesure…
Le couvre-feu, « une catastrophe » comme le décrit un citoyen, qui se plaint de la situation économique et sociale du pays depuis le début de cette crise sanitaire.
La pandémie est bien plus qu'une crise sanitaire, c’est aussi une crise socioéconomique sans précédent mettant sous pression chacun des pays qu'elle touche. Ce qui ne fait qu’empirer depuis l’application de mesures restrictives.
Selon l’Agence Nationale de la Statistique et de l’Analyse Démographique et Economique, « l’année 2020 est marquée par la chute générale de la plupart des activités de service à la suite des mesures de restriction prises afin d’endiguer la propagation de la covid-19. Les activités les plus touchées ont été la restauration et l’hébergement (-20,9%), le transport (-14,6%), l’enseignement (-5,1%) et le commerce (-1,5%) ».
Monsieur Sobhi Weddady, un expert économique, reconnait que l’effet du couvre-feu sur les petites activités économiques est bien remarquable.
Mais « lorsqu’il s’agit de la santé publique, il n’est plus question d’économie », un argument sur lequel Dr Moctar Abbad, médecin à la direction de la santé publique, s’appuie. Il voit également que les avantages de l’application du couvre-feu sont devenus limités et qu’ils ne servent plus à grand-chose et que le pays est arrivé à un seuil important de personnes vaccinées. L’Organisation mondiale de la Santé affirme, sur son site Internet, le 28 septembre, que la Mauritanie a entièrement vacciné 13 % de sa population contre la COVID-19. Ce sont des facteurs suffisants selon le docteur pour lever les dernières mesures restrictives.
