Les cérémonies d'inhumation du Groupe des Cinq Etats du Sahel (G5 Sahel) semblent avoir commencé, à deux mois du dixième anniversaire de sa création (le 14 février 2014), dans un contexte et un calendrier caractérisés par des mutations non seulement au Sahara et au Sahel, mais également sur tout le continent et dans plusieurs régions du monde.
L’annonce du début du processus de dissolution du Groupe est intervenue lors d'une réunion tenues par les présidents des deux pays, qui n’ont encore quitté cette organisation sous-régionale, à savoir la Mauritanie et le Tchad.
Dans le Zoom Essahraa de cette semaine, nous revenons sur un dossier dont nous avons suivi l'essentiel des rebondissements et évolutions au cours des derniers mois, s’efforçant de rassembler les morceaux de l'image qui ont ouvert la voie à cette étape et de mettre en exergue les contours de ce qui interviendra après..?!!
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Le premier pas...
Il ressortait même des mines des Présidents mauritanien et tchadien, à leur annonce de la décision d’enterrer le Groupe des Cinq dans le désert, que la décision était difficile et que les options et les scénarios qui s’offrent à eux et à la région ne sont pas aisés. Le pas a été franchi :
✔️ Après des mois de tentatives de secours, faites ici, dans la capitale, Nouakchott, siège et lieu de naissance du Groupe, mais la profondeur des divergences et la force des tensions ont fait que cette tentative n'a pas abouti.
✔️ Cela survient alors que les systèmes régionaux et internationaux se sont rendus à la réalité du comeback des coups d'État dont la gestion est régie par une autorité de facto. Le complot de Niamey, qui a renversé le Président nigérien Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier était cette goutte d’eau qui a fait déborder le vase des systèmes anti-putsch sur un continent qui utilise depuis longtemps la force pour accéder au pouvoir.
✔️ L'annonce intervient après la création des trois pays qui se sont retirés du Groupe, d’un nouveau cadre avec une nouvelle appellation, une vision différente et un soutien également différent (vous pouvez suivre les détails de ce cadre dans un précédent épisode de Zoom, dont voici le lien).
✔️ Elle coïncide également avec la clôture de semaines de préparation de ce qui semble être un nouveau cadre continental appelé le processus Nouakchott-Djibouti, à travers lequel l'Union africaine cherche, selon une déclaration de son responsable chargé de la sécurité et du renseignement, à apporter une réponse plus efficace aux défis sécuritaires dans les régions du Sahel et de la Corne de l’Afrique.
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Ce que la solution signifie :
La décision de dissolution annoncée a plusieurs significations :
☑️ La première est la désintégration des structures administratives et opérationnelles sur lesquelles le cadre s'appuyait pour mener son travail.
Deuxièmement: la désintégration nécessaire du noyau des formations militaires et de sécurité que le G5 Sahel a tenté de constituer (peut-être convient-il ici de se concentrer sur le fait que le Groupe qui a vécu pendant une décennie n'a pas pu, pour des raisons structurelles et géostratégiques, créer une force ayant une réelle influence sur le terrain).
✔️ Troisièmement : la rupture du contrat du G5 signifie un élargissement du fossé politique entre des pays condamnés par la géographie à subir le même sort, mais dont la divergence de leurs approches et la discordance de leurs alliances les menacent plus que jamais en approfondissant les différences. (les trois pays qui se retirent (Mali, Burkina et Niger) évoluent clairement dans l'orbite de la Russie et les deux Etats restants jusqu'à la fin de la cérémonie d'enterrement (la Mauritanie et le Tchad sont affiliés au camp occidental, bien qu'ils ont récemment tenté de construire des ponts avec Moscou).
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Quoi après.?
La visibilité dans le désert n'est pas toujours facile, surtout quand c'est l'hiver, avec ses tempêtes de poussière et ses nuits longues et rudes, mais on peut s'attendre à une scène ultérieure de l’inhumation du Groupe des cinq dans le no man’s lande, consacrant ainsi la situation dont fdont nous avons parlé ci-dessus :
☑️ Un cadre continental plus large qui couvre le Sahel, le Sahara et la Corne de l'Afrique, et dont l'épine dorsale est la France, l'Amérique et l'Union africaine.
☑️ Il existe un cadre particulier pour la région du Sahel, dont le principal soutien est la Russie, mais qui pourrait ensuite s'étendre vers le sud et trouver le soutien de la CEDEAO. Ce sont les traits d'un autre tableau qui se dessine. Peut-être y reviendrons-nous. dans un futur Zoom, Inchallah.
