Dans le cadre des efforts continus pour renforcer la gestion durable de l’eau en Afrique de l’Ouest, l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) a organisé, à Dakar, le premier forum de cette envergure consacré à la résilience du bassin du fleuve Sénégal face aux changements climatiques.
Le forum, qui s’est tenu mardi 17 décembre 2024, a rassemblé des acteurs gouvernementaux, des experts et des partenaires internationaux autour du thème crucial : « Ensemble pour un bassin résilient face aux changements climatiques ». Ce rendez-vous a permis de réfléchir à des solutions concrètes pour renforcer la résilience environnementale et adaptation climatique dans la région.
Le contexte : un bassin fragile face au changement climatique
Le bassin du fleuve Sénégal, qui traverse plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, à savoir le Sénégal, la Mauritanie, le Mali et la Guinée, est un élément clé pour la sécurité en eau, l’agriculture, la pêche, ainsi que pour les activités industrielles de la région. Cependant, ces dernières années, le bassin fait face à une augmentation des pressions climatiques et environnementales, telles que des variations des précipitations, des sécheresses prolongées, et des inondations dues aux changements climatiques.
L’OMVS, créée pour promouvoir la coopération transnationale autour de la gestion intégrée du bassin du fleuve Sénégal, a pour mission de garantir une gestion durable de l’eau et de favoriser le développement économique des pays riverains. Le forum de Dakar visait à mettre en lumière les défis actuels, mais aussi à proposer des solutions collaboratives pour préserver les ressources en eau et garantir la résilience du bassin face aux impacts climatiques.
La résilience climatique : une priorité partagée
Lors de l’ouverture du forum, le ministre sénégalais de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, a réaffirmé l’importance de la coopération régionale pour garantir la gestion durable des ressources en eau et l’adaptation au changement climatique. Il a souligné que la gestion du bassin du fleuve Sénégal nécessitait des réponses intégrées, prenant en compte à la fois les aspects écologiques, économiques, et sociaux.
L’un des points clés abordés lors du forum a été la nécessité de mettre en place des mesures de gouvernance efficaces pour améliorer la gestion des ressources en eau du fleuve, en particulier face aux menaces climatiques. Les experts ont proposé de renforcer la surveillance hydrologique et d’encourager l’utilisation des technologies innovantes, telles que la modélisation climatique et les systèmes d’alerte précoce pour mieux anticiper les variations climatiques et leurs impacts.
Les solutions proposées par l’OMVS et ses partenaires
Le forum a également permis de mettre en avant plusieurs solutions stratégiques pour renforcer la résilience du bassin du fleuve Sénégal. Parmi les propositions, plusieurs initiatives ont été soulignées :
– La Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) : Cette approche consiste à gérer l’ensemble des ressources en eau du bassin de manière durable, en tenant compte de la préservation de l’environnement, de l’utilisation rationnelle de l’eau, et du développement socio-économique des pays riverains.
– Les infrastructures de stockage et de régulation des eaux : Les experts ont recommandé l’amélioration des infrastructures hydrauliques pour stockage de l’eau, notamment par le biais de barrages et de réservoirs permettant de mieux gérer les variations saisonnières des débits du fleuve.
– L’agriculture durable et l’irrigation : L’OMVS a mis l’accent sur l’importance d’encourager des pratiques agricoles résilientes au climat, notamment l’irrigation durable et l’utilisation de techniques agricoles adaptées aux changements climatiques pour assurer une sécurité alimentaire dans les régions riveraines du fleuve.
– La gestion des zones humides et des écosystèmes fragiles : Le forum a mis en avant la nécessité de protéger les zones humides et les écosystèmes sensibles du bassin, en considérant leur rôle fondamental dans l’épuration de l’eau, la régulation du climat, et la biodiversité.
– La collaboration régionale et l’intégration des communautés locales : Une des recommandations majeures du forum a été de renforcer la coopération transnationale entre les pays du bassin et d’intégrer davantage les communautés locales dans la gestion des ressources en eau.
L’engagement des partenaires internationaux
Le forum de Dakar a également permis de mettre en lumière les partenariats internationaux pour soutenir la résilience climatique dans la région. Des organisations internationales telles que la Banque Mondiale, l’Agence Française de Développement (AFD), et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont exprimé leur volonté de soutenir financièrement et techniquement les initiatives de l’OMVS.
Les partenaires ont proposé un financement accru pour la mise en place de projets de gestion de l’eau, de reforestation, et de restauration des écosystèmes. Ils ont également souligné l’importance d’investir dans les capacités locales pour garantir une gestion durable et inclusive des ressources en eau dans les pays du bassin du fleuve Sénégal.
Un forum porteur d’avenir pour le bassin du fleuve Sénégal
Le premier forum de l’OMVS à Dakar a donc marqué une étape importante dans la coopération régionale pour faire face aux défis climatiques qui menacent la région du fleuve Sénégal. Les solutions intégrées proposées visent à assurer la résilience du bassin face aux fluctuations climatiques et à garantir une gestion durable de ses ressources en eau.
L’OMVS, en collaboration avec ses partenaires, continuera d’œuvrer pour l’adaptation au changement climatique, la sécurité de l’eau et la protection des écosystèmes essentiels. À travers des actions concertées et une coopération renforcée entre les pays riverains, le forum a posé les bases d’une gestion plus efficace du bassin du fleuve Sénégal, garantissant ainsi un avenir plus durable et résilient pour cette région clé de l’Afrique de l’Ouest.
Agences