
Une attaque "terroriste" coordonnée a visé, lundi, l'aéroport et un camp de l'armée malienne dans le centre de Tombouctou, où des tirs nourris ont été entendus, selon des responsables militaire et administratif locaux et des habitants joints par l'AFP. Aucune indication sur d'éventuelles victimes n'a été donné dans l'immédiat.
Au lendemain d'une attaque jihadiste mortelle contre une base militaire du centre du Mali, une attaque "terroriste" coordonnée a visé, lundi 2 juin, un camp de l'armée malienne dans le centre de Tombouctou et l'aéroport de la ville.
Le camp militaire a subi une "tentative d'infiltration" et des obus ont été lancés sur l'aéroport situé à deux kilomètres de la ville, a indiqué le gouvernorat de Tombouctou, qui affirme par ailleurs sur Facebook que la situation est "sous contrôle".
"D'après mes informations, six assaillants ont été tués" durant l'assaut contre la caserne, explique notre journaliste Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes. Plus tard, lundi soir, l'armée malienne a indiqué pour sa part avoir "neutralisé" 14 assaillants, sans préciser s'il y avait d'autres victimes. "Les terroristes ont été vite mis en déroute par la promptitude de la réaction des hommes", a assuré l'armée, ajoutant que "31 présumés terroristes" avaient été "interpellés".
"Trois check-points ont été attaqués en même temps : deux à l'est et un au nord de Tombouctou. En même temps, l'aéroport de la ville, où sont basés les mercenaires russes, a été bombardé", précise Wassim Nasr. "C'est donc une attaque coordonnée qui s'est déroulée d'une manière très organisée et qui a pris fin, de ce que je sais."
Des tirs nourris et des bombardements ont été entendus dans la plupart des quartiers de Tombouctou, selon un témoin et des habitants contactés par Reuters.
Le groupe jihadiste Jnim – Jama'at Nusrat al-Islam wal-Muslimin, ou Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (en français) – a déclaré dans un communiqué être l'auteur de cette attaque coordonnée.
Le Mali est en proie depuis 2012 aux violences de groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique ainsi qu'à celles de groupes communautaires et crapuleux.
Tombouctou, ville emblématique, a vécu en 2012 sous le joug des jihadistes, qui avaient causé l'émoi par leurs exactions et la destruction d'une partie des mausolées – depuis reconstruits – de cette ville inscrite au patrimoine de l'humanité