Charles Pasqua, ancien ministre de l'Intérieur deJacques Chirac et co-fondateur du RPR est décédé à l'âge de 88 ans ce lundi.
L'homme qui voulait "terroriser les terroristes" est mort.Charles Pasqua, 88 ans, est décédé ce lundi à l'hôpital Foch de Suresnes.
Ancien ministre de l'Intérieur, ex-sénateur des Hauts-de-Seine, il avait mis un terme en 2011 à sa carrière politique, marquée par une part d'ombre liée à ses activités au sein de services d'ordre parallèles, ses réseaux africains et ses démêlés judiciaires. Charles Pasqua était apparu la dernière fois en public le 30 mai pour le congrès fondateur des Républicains.
De nombreux hommes politiques de droite ont salué la mémoire de l'ancien ministre gaulliste sur les réseaux sociaux et les plateaux télé, à l'instar du vice-président du Front national Florian Philippot.
A gauche, les réactions sont beaucoup moins nombreuses à l'heure où nous écrivons ces lignes et le communiqué du ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve est pour le moins expéditif: "M. Bernard Cazeneuve, Ministre de l'Intérieur, salue la mémoire de M. Charles Pasqua, dont la carrière politique fut notamment marquée par deux passages au ministère de l'Intérieur. Il adresse à sa famille et à ses proches ses plus sincères condoléances républicaines".
Son parcours
Ce petit-fils de berger corse, s'est engagé à 16 ans dans la résistance et, gaulliste convaincu, il a adhéré dès 1947 au Rassemblement du peuple français (RPF). Il a fait carrière dans la société Pernod-Ricard.
Pièce maîtresse de l'équipe de Jacques Chirac dans les années 80, Charles Pasqua est devenu ministre de l'Intérieur en 1986-1988 dans le gouvernementChirac. Il a de nouveau occupé cette fonction avec rang de ministre d'Etat en 1993-1995 dans le gouvernement d'Edouard Balladur, qu'il a préféré à Jacques Chirac lors de la présidentielle de 1995.
Pilier des Hauts-de-Seine, département qu'il a présidé de 1973 à 1976 et de 1988 à 2004, ancien député et ancien sénateur, il s'est fait souffler la mairie de Neuilly-sur-Seine en 1983 par un jeune et ambitieux Nicolas Sarkozy, dont il avait contribué à l'ascension et dont il est redevenu proche par la suite.
Il a claqué la porte du RPR en 1999 pour fonder et présider un temps le"Rassemblement pour la France", parti souverainiste, à la tête duquel, associé avec Philippe de Villiers, il fera un meilleur score que la liste RPR-DL de Nicolas Sarkozy.
Ses démêlés avec la justice
"Pétrole contre nourriture", affaire Elf, Fondation d'art Hamon, vente d'armes à l'Angola... Charles Pasqua a été mis en cause dans plusieurs affaires politico-judiciaires depuis les années 2000. Il a été cité dans près d'une dizaine d'affaires et condamné définitivement en 2010 dans deux dossiers: le financement illégal de sa campagne européenne de 1999, via la vente du casino d'Annemasse (18 mois de prison avec sursis) et l'affaire des détournements de fonds au préjudice de laSofremi (un an avec sursis).
Son dernier gros procès a été celui, en appel, de la donation en 2001 de 192 oeuvres d'art contemporain -d'une valeur estimée à 7,5 millions d'euros- de Jean Hamon au Syndicat mixte de l'Ile Saint-Germain, structure publique créée parIssy-les-Moulineaux et le conseil général des Hauts-de-Seine, que présidait l'ancien résistant. La cour devait rendre sa décision le 23 septembre.
L'Express