En Mauritanie, le parti au pouvoir doit mettre fin, lundi 9 avril, à la campagne d'adhésion lancée, il y a une dizaine de jours. Depuis sa création en 2009, l'Union pour la République (UPR) tourne au ralenti. A quelques mois des élections législatives et à un an d'une présidentielle, l'UPR a donc décidé, après des journées de concertation, de redynamiser ses structures pour être mieux implantée dans le pays. Cette campagne de recrutement d'adhérents est cependant très critiquée par l'opposition.
L'opposition dénonce le style et le fond de cette campagne d'adhésion qui mobilise de nombreux officiels. C’est le cas de Mohamed ould Maouloud, président de la coalition du Forum national pour la démocratie et l'unité (FNDU).
« Il y a un étalage exceptionnel et massif de la corruption par l’achat des cartes d’identité et aussi évidemment par le fait d’avoir caporalisé pratiquement l’administration et envoyé tous les fonctionnaires pour cette campagne, ce qui a l’air de préfigurer ce que nous craignions, c’est-à-dire la manipulation des élections par l’Etat », a déclaré Mohamed ould Maouloud.
Ces arguments font sourire les ténors du parti au pouvoir. Mohamed ould Soueidatt, porte-parole de la Commission chargée de redynamiser l'UPR vante, au contraire, la transparence de l'opération et dément tout achat de voix.
« Cela n’a aucun sens. Pour la première fois, le parti a exigé une conduite de transparence dans l’adhésion. On exige que l’adhérent soit présent lui-même. Je pense que c’est ça qui dérange les gens. Aujourd’hui personne ne peut contester ; il y a un engouement populaire extraordinaire », a pour sa part rétorqué Mohamed ould Soueidatt.
Un engouement contesté par l'opposition qui dénonce notamment la pression exercée sur les futurs adhérents, notamment à l'intérieur du pays.
RFI