Le collectif « SaveNouakchott », mis en place en début de présente année, a organisé samedi dernier sa première activité. C’était à la nouvelle Maison des Jeunes. Il s’agissait d’informer l’opinion sur sa décision de postuler dans le rachat d’une des places publiques de la capitale que le gouvernement a décidé de mettre en vente, aux enchères.
La rencontre d’informations organisée samedi dernier à la nouvelle maison des jeunes par l’association des ressortissants de Nouakchott « Save Nouakchott »est certainement une première dans le pays. De mémoire de citoyen, jamais en effet, des nationaux n’ont porté leur voix sur la place publique pour réclamer autant d’intérêt pour leur ville.
Deux heures d’horloge durant, les intervenants devaient expliquer leurs motivations. Pour eux, il s’agissait de constituer au plus tôt un dossier de candidature destiné à s’approprier une des écoles publiques ciblées récemment par le gouvernement qui a jugé qu’elles n’étaient plus « propices à procurer le savoir du fait de leur environnement ».
Il s’agit de l’école dénommée « Ecole du marché », située à côté du marché central qui abrite ces dernières années des étudiants de l’université de Nouakchott.
Il s’agit ensuite de « l’Ecole justice » qui se trouve près de la Polyclinique (toutes deux faisant partie des premières écoles de la capitale ». Et le troisième site est « l’Ecole VI) créée au début des années 80.
Si les deux premières citées ne connaissent plus leur engouement d’antan, l’2cole VI quant à elle refuse du monde chaque année. En postulant dans l’appel d’offres qui va être lancé à terme, « Save Nouakchott » vise à s’approprier en particulier la place sise à l’Ecole du marché située dans le centre-ville de la capitale.
Les initiateurs de cette opération (les générations des années 60 et 70 de Nouakchott) invitent ainsi toutes les générations des années suivantes et les personnes de bonnes volontés à les rejoindre, dans un projet dont le but ultime est de doter la capitale « d’espaces de vie ».
Selon eux la bataille sera rude d’autant plus qu’en face, ce sont des commerçants, les hommes d’affaires, voire le Pouvoir en place, dont l’objectif avoué est de construire des centres commerciaux, donc, d’envahir les lieux par le béton et l’asphalte.
Un projet aurait été déjà ficelé par les « Anciens de Nouakchott » pour l’exploitation des lieux. Il s’agira de se trouver à terme, des partenaires nationaux et internationaux qui participeraient dans la réalisation du projet dont les principaux volets sont la création d’un zoo animalier, d’un parc de distractions, de jardins de farniente, d’espaces verts, d’aires de jeux pour enfants « Disney Land », de sites touristiques et pourquoi pas d’un monument national.
Nombre de ces sites étant commerciaux, il a été démontré que le projet est largement porteur : non seulement, il procurerait à la capitale un visage de ville respectueuse de l’environnement, avec une adresse particulière, mais plus, les finances qui seraient tirées de certaines activités récréatives, permettraient aux actionnaires d’entrer très vite dans leurs fonds !
Manifestement très confiants, les conférenciers du jour, comptent lancer dans les jours qui viennent, des appels à l’endroit de toutes les personnes qui voudraient les rejoindre dans leur combat.
Il s’agit certes de joindre tous les Anciens de Nouakchott et tous ceux-là qui sont nés dans la capitale, mais aussi tous ceux qui se soucient du cadre environnemental de la capitale.
Autre fait souligné par les conférenciers : les difficultés en vue ! Tous ont souligné en substance la dureté de la tâche face à des pouvoirs publics, qui semblent obnubilés par la construction de sites commerciaux et qui ne donnent guère de considération aux espaces verts : la place des Blocs, le côté nord du stade olympique, le flanc sud de l’école de police, l’ancien espace laissé vide par la destruction de l’ilot « C » jouxtant l’escadron d’escorte et de sécurité, n’ont -ils pas été arrachés, au forceps et destinés à des personnes dont on ne connaît pas encore les noms mais que l’on sait appartenir à la famille du président de la République qui les destineraient à des sites commerciaux ?
En tout état de cause, pour le public qui a assisté à la cérémonie de samedi, l’espoir est bien permis, malgré tout. Le gouvernement, en dernier ressort, est bien capable de voir d’un autre œil le développement de la capitale, et pourquoi pas, accompagner le projet des conférenciers du jour.
Ahmed. B
L'Authentique