Mauritanie: la fermeture des chaînes de télévision privée fait des vagues

Error message

  • Deprecated function: Array and string offset access syntax with curly braces is deprecated in include_once() (line 20 of /home/clients/e0a018e8feac906783ca36fa19011364/essahra/archive_2/fr/includes/file.phar.inc).
  • Deprecated function: implode(): Passing glue string after array is deprecated. Swap the parameters in drupal_get_feeds() (line 394 of /home/clients/e0a018e8feac906783ca36fa19011364/essahra/archive_2/fr/includes/common.inc).
mar, 2017-10-31 11:20

La fermeture depuis une quinzaine de jours, des 5 chaines de télévision privées de Mauritanie, pour défaut de paiement des redevances soulève des vagues politiques, avec une levée de boucliers au sein de l'opposition.

Le retrait du signal aux cinq chaînes de télévision privées de Mauritanie soumises au régime de l’écran noire depuis une quinzaine de jours, dans le contexte d’une démocratie naissante et donc forcément fragile, fait des vagues.

Ainsi, c’est désormais une partie de la classe politique qui entend s’approprier le combat des acteurs de l’audiovisuel non public. C’est dans ce cadre qu’il faut place cette sortie du Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU)-un vaste rassemblement de l’opposition réunissant de partis politiques, des organisations de la société civile, des centrales syndicales et personnalités indépendantes, à travers un communiqué rendu public lundi après-midi.

Ce document dénonce «la volonté de l’Etat de se rendre maître absolu de l’espace audiovisuel» suite à l’arrêt depuis une quinzaine de jours, des émissions des 5 chaînes de télévisions du pays, dans une déclaration rendue publique lundi.

Le FNDU estime que «l’arrêt des émissions de toutes les chaînes de télévision indépendantes prive l’ensemble des mauritanien du pluralisme médiatique, un acquis pour lequel la plus part d’entre eux ont lutté et auquel ils sont attachés».

Au sujet du contexte réglementaire national, la déclaration du collectif de l’opposition relève « le monopole du service de télédiffusion; ainsi la Société de Télédiffusion de Mauritanie (TDM) ne permet à aucune des télévisions de traiter avec une société étrangère qui vend le même service, alors qu’il y en a qui le fournissent au tiers du prix imposé par la société nationale.

Le fonds d’appui à la presse ne constitue pas un soutien adéquat qui aide les chaînes à supporter les frais de fonctionnement (200 millions d’ouguiyas, soit 550.000 dollars us) répartis entre presse écrite, audiovisuel et papier. Par ailleurs, initié depuis 2004, le projet de loi sur la publicité n’a été adopté par le gouvernement que la semaine dernière».

Organes clochardisés

Le Pr Lô Gourmo, vice-président de l’Union des Forces de Progrès (UFP), toujours présent dans le cadre des débat à enjeu national et international, analyse la situation en ces termes «fonctionnant sans aucune subvention ni allocation publicitaire effective et sûre, les télévisions privées clochardisées ont pu jouer néanmoins, vaille que vaille, jouer le rôle qui aurait dû être celui de la TVM (nationale) en matière de liberté d’expression et de droit d’accès du peuple aux informations.

Petit à petit, elles ont pu acquérir ce statut de relais démocratiques en permettant notamment aux sans voix et aux voix dissonantes (partis politiques d’opposition, société civile, simples citoyens) de se faire entendre par de-là le mur de verre de la presse officielle.

Bref, un statut destiné à l’origine à en faire de simples faire valoir de la façade démocratique à la solde du régime qui les avait trié sur le volet par connivence attendue, mais qui , au final a échappé à son créateur.

Exactement comme le sénat. Passé de la complicité active avec le régime militaire à l’opposition farouche à la dictature.

Résultat, à la veille d’échéances électorales décisives pour une alternance démocratique en Mauritanie, une seule voix s’exprimera, celle de la TVM, la voix de son maître. Fait sans précédent dans la région, toutes les télévisions privées sont en effet fermées, en attentant que les radios passent à la trappe, d’une manière ou d’une autre. Personne n’est dupe que le motif de non-paiement d’on ne sait quelles redevances, n’est qu’une épée de Damoclès que le régime fait tomber comme un couperet sur la tête des médias comme il l’a fait sur celles des sénateurs. D’autres têtes suivront à mesure qui se rapprochera la date fatidique du choix des choix, partira, partira pas ».

Mi-octobre, la Société de Télédiffusion de Mauritanie (TDM) a coupé le signal des 5 chaines privées du pays pour accumulation de redevances impayées estimées à plusieurs centaines de millions d’ouguiyas pour chaque organe.

Par notre correspondant à Nouakchott 
Cheikh Sidya 

 

 

Le360