Deux Casques bleus de l'ONU au Mali ont été tués et dix autres blessés jeudi soir, 5 avril courant, dans une attaque contre leur camp à Aguelhok (nord-est), a annoncé la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) dans un communiqué.
"A 18H45 (locales et GMT), les soldats de la paix ont essuyé des tirs de mortier, dont plusieurs ont atteint leur camp", a indiqué la Minusma, ajoutant que "selon un premier bilan, deux Casques bleus ont été tués et 10 autres blessés, dont certains grièvement". Le Conseil de sécurité a condamné jeudi soir "condamné dans les termes les plus forts cette attaque qui a coûté la vie aux 2 casques bleus tchadiens".
"La Minusma a immédiatement organisé les évacuations médicales nécessaires et renforcé la sécurisation du camp", selon le texte de la Minusma.
La Mission de l'ONU "rappelle que les attaques visant les forces de maintien de la paix des Nations unies peuvent constituer des crimes de guerre en vertu du droit international et que leurs auteurs doivent être appréhendés et poursuivis". Elle réaffirme sa détermination "à appuyer les efforts pour rétablir une paix et une sécurité durables au Mali".
Selon une source militaire africaine au sein de la Minusma à Aguelhok, les tirs sont venus d'une zone à l'est du camp où avait été détecté plus tôt dans la journée un "attroupement" suspect.
Par ailleurs, quatre hommes à moto ont attaqué jeudi un poste de police dans la région de Mopti (centre) sans faire de victimes, a déclaré à l'AFP une source policière malienne.
Déployée depuis juillet 2013, la Minusma, qui compte environ 12.500 militaires et policiers, est actuellement la mission de maintien de la paix de l'ONU la plus coûteuse en vies humaines. Elle a perdu quelque 150 Casques bleus, dont une centaine dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des soldats de l'ONU tués sur cette période dans le monde.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes, dont l'application accumule les retards.
Avec AFP