
La présence antérieure de la MINUSMA et des forces françaises au Mali avait créé une dépendance indésirable, freinant considérablement l’autonomie sécuritaire de la région, a affirmé avec force le 12 avril dernier Abdoulaye DIOP, ministre des Affaires étrangères et de la coopération du Mali, lors d’un panel marquant au Forum diplomatique d’Antalya, disant “nous voulons sortir de la dépendance”
Co-organisé avec ses homologues de l’Alliance des États du Sahel (AES), ce débat crucial, centré sur le thème “Le Sahel : le futur de l’intégration régionale”, a été l’occasion pour M. Diop de réaffirmer l’engagement inébranlable de l’AES à garantir sa propre sécurité, sans plus s’en remettre à des puissances extérieures.
Les voix unies des représentants de la Confédération des États du Sahel ont résonné lors d’un panel dédié à l’avenir de l’intégration régionale au Sahel. Les ministres des Affaires étrangères de l’alliance ont clairement exprimé une volonté commune de mettre en œuvre des politiques coordonnées dans les domaines essentiels de la sécurité, de la diplomatie et du développement.
Le ministre malien Abdoulaye Diop a insisté sur le fait que l’AES n’avait pas besoin d’un apport massif en effectifs militaires, soulignant la capacité de ses armées à assumer pleinement leurs responsabilités. Il a cependant pointé du doigt un manque crucial en équipements militaires sophistiqués, notamment en matière de surveillance aérienne.
Malgré les défis sécuritaires persistants qui ébranlent la région, le ministre Diop a vivement déploré l’imposition d’embargos par certaines puissances occidentales, entravant l’acquisition des équipements militaires vitaux nécessaires aux pays de l’AES pour assurer leur propre défense.
Face à cette situation, le Mali, suivi par ses partenaires de l’AES, s’est tourné vers de nouveaux horizons, nouant des partenariats stratégiques avec des acteurs comme la Turquie, la Chine et la Russie, qui offrent des facilités pour l’obtention de matériel militaire, bien que ces transactions ne soient pas gratuites.
Selon le ministre Diop, le retrait progressif de la MINUSMA et d’autres missions militaires étrangères a paradoxalement permis des avancées significatives dans la lutte contre le terrorisme au Mali. Le dernier rapport de l’indice mondial du terrorisme de 2024 semble corroborer cette affirmation, indiquant une diminution notable des attaques terroristes dans le pays. M. Diop a également souligné que cette autonomie retrouvée a permis au Mali de reprendre le contrôle d’une grande partie de son territoire.
Bien que la menace terroriste ne soit pas complètement éradiquée, cette évolution positive témoigne d’une amélioration tangible des opérations de sécurité menées par les forces maliennes.
L’Alliance des États du Sahel ambitionne désormais de renforcer sa coopération militaire, œuvrant en synergie pour la création d’une armée unifiée des États du Sahel. L’objectif est d’exploiter au mieux les capacités militaires combinées du Mali, du Niger et du Burkina Faso pour assurer une sécurité collective et autonome.