Deux nouvelles ont mis au jour et avec force, au cours de dernières semaines, l’avenir du dossier de la décennie.
La première réside dans l'annonce du ministère public de la fin des délais du contrôle judiciaire pour toutes les personnes inculpées dans ledit dossier, à l'exception d'une seule, à savoir l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz.
La seconde est le choix de Ba Ousmane pour succéder à l'ancienne ministre, Nebghouha Mint Mohamed Vall, à la tête du Conseil supérieur de l’Education, quelques jours après la démission de celle-ci.
Bien qu’il se peut, que les deux informations n’aient aucun dénominateur commun, le fait qu’elles surviennent à deux temps très rapprochés et leur imbrication avec d'autres facteurs de la conjoncture politique, ont soulevé avec force l’interrogation, la laissant s’agrandir et générer d'autres questions, tels que le rapport du sujet avec ce qui a été véhiculé auparavant sur un accord intervenu pendant l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) et ses liens avec des événements politiques et échéances électorales, qui auraient pu conduire, dans l’appréciation des décideurs, à réfléchir d’une manière différente dans la gestion du dossier, lequel avait polarisé l’attention de l'opinion publique durant la première moitié du mandat du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
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Imbrication des dimensions
Tout le monde s’accorde à dire que le dossier de la décennie a pris des dimensions législatives, juridiques et judiciaires, que ce type d’affaires politico-judiciaires requiert du temps.
Mais tout cela n'empêche pas de rappeler que les « racines du dossier » étaient purement politiques, avec comme toile de fond l’impasse de la référence, lorsque l'ex Chef de l’Etat Ould Abdel Aziz, a publiquement annoncé son intention de diriger de nouveau l’aile politique du pouvoir, le parti de l’Union Pour la République (UPR.
Ce que le Président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani a considéré comme étant des agissements visant à perturber sa gouvernance, avant même de clore les six premiers mois de son mandat quinquennal.
On peut dire que le dossier de la décade, d’origine foncièrement politique, s’est transformé dans des circonstances caractérisées par des lecture différentes des deux parties, en une affaire législative puis judiciaire (l'Autorité dit qu'il n'y a aucun lien entre les deux affaires tandis que les partisans de l'ancien président estiment que tout le dossier n'est qu'un règlement de comptes).
Ainsi, plusieurs dimensions s’étaient superposées dans le dossier, laissant chacune son empreinte, avec pour chacune des parties sa propre version des faits, d’une part ceux qui la créditent et d’autre part ceux qui ceux qui la désavouent
L'état de chevauchement et la tension qui en résultent dans le dossier ont atteint leur paroxysme au cours des derniers mois de l'année écoulée. L'emprisonnement de l'ancien Président a été un moment d’escalade imprévisible dans un court temps, dont la fin dramatique (l’AVC du Président inculpé dans le dossier ayant conduit à des interventions chirurgicales et des opérations de cathétérisme), ont tous représenté le début d’un ralentissement de la confrontation, occasionnant à la surprise générale de nombreux observateurs et analystes, des aubaines d’apaisement du dossier et d’entente, même tacites, sur une nouvelle voie, dont la principale caractéristique au cours des semaines passées, a été la cadence rythmée.
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Quel avenir..?
La phase de « confrontation ouverte » qui a marqué la fin de l'année dernière, semble avoir balisé le terrain devant le dossier de la décennie, pour entrer dans une nouvelle étape, dans laquelle les intérêts des uns et des autres se croisent :
Pour le pouvoir du Président Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani :
1- La quête de l'apaisement est une priorité absolue avec les différents acteurs, y compris l'ancien Chef de l’Etat. Toute occasion qui se présente pour le faire sortir de la zone de turbulence, constitue une consolidation d'un acquis fondamental.
2- L'entrée du dossier, après des mois de tension et d’escalade, dans une phase d’immobilité, permet au pouvoir de solliciter les services de ceux, qu’il considère comme étant des compétences nationales et partisanes dont il a besoin, en raison des perspectives partisanes et électorales, dont les indicateurs montrent l’intention du rival opposant de la reprise de sa rhétorique traditionnelle, y compris les parties qualifiées de modérées au cours de la première moitié du mandat. Ce qui renforce le besoin du pôle partisan dans ses joueurs professionnels pour être au meilleur de sa forme à la rude compétition politique et électorale qui profile à l’horizon.
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Quant à l'ancien président, il semble que la période carcérale a été pleine d’ enseignements et montré l’inefficacité la persistance dans une confrontation avec l’Etat :
1. Les tentatives de convergence avec le spectre de l'opposition, y compris les plus « radicaux » à l’actuel pouvoir n'ont pas abouti, d’où les illusions dans une action politique participative à l’horizon tant souhaitée par l’homme, dont les dix ans passés au pouvoir avaient été dominés par des rapports extrêmement tendus avec les opposants, s’attendant toute de même à ce qu'un changement de positionnements se traduise nécessairement par un changement de positions. Ce que les vents des relations politiques n’ont pas apporté pour permettre à ses navires de prendre le large.
2- Même pour ce qui concerne les plans et les paris pour faire bouger de ses points de tension et à travers les restes des cellules de la décennie, il s'est avéré que la part du lion des outils pour leur mise en œuvre était entre les mains du pouvoir en place et non le régime finissant
C’est ainsi que l'approche de l'ancien président, tenace à continuer l’action politique, a changé, qu’elle n’a plus de chance d’être fructueuse du point de vue des angles de la rue et de l'escalade.
Ce qui signifie que sa simple présence hors de prison, même sous contrôle judiciaire, jusqu'à la mi-2022 au moins, représente une situation confortable par rapport à la fin de l'année dernière.
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.. Et par conséquent
Le plus plausible selon la lecture précédente des développements du dossier, de ses interactions, et des perspectives d'intérêts de ses deux parties, et que nous nous dirigeons vers une opération de téléchargement, avec des interprétations plus ou moins tendues, à une situation d'attente monotone menant soit sur une normalisation totale, soit sur une expulsion du mandat restant voire même du post mandat