Zoom Essahraa… un remaniement sur fond de préparation des élections ?!

Zoom Essahraa… un remaniement sur fond de préparation des élections ?!

Le second remaniement ministériel intervenu au sein du gouvernement de l'ingénieur Mohamed Ould Bilal n'est pas étranger du schéma habituel des "changements prudents" qui caractérisent la plupart des mouvements globaux du mode de gouvernance de l'ère du président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani.

 

Mais ces remue-ménages et les nominations qui les ont suivis, implicitent d’importants indicateurs sur les priorités qui seront privilégiées au cours de la prochaine période.

 

 Le Zoom Essahraa de la semaine tentera de décrypter les messages dudit remaniement et d’augurer leurs effets futurs sur les deux dernières années restantes du premier mandat présidentiel.

 

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La Gestion du palais

 

La chose la plus importante dans le dernier remaniement a porté sur ce changement intervenu au niveau de l'un des postes administratifs et politiques les plus importants du palais présidentiel, en l’occurrence, le ministre secrétaire général de la présidence.

 

Un ancien Premier ministre a quitté ce poste pour le laisser à un autre ancien Chef du gouvernement. Yahya Ould Ahmed Waghef, qualifié de l’un des principaux éléments entrés dans le gouvernement à l’occasion de l'avant-dernier chambardement, a laissé ce poste à Moulaye Ould Mohamed Laghdaf,  resté en dehors des fonctions gouvernementales tout au long de la période écoulée du mandat du président Ghazouani.

 

 La sortie du palais de Ould Waghef, qui gérait le dossier du dialogue suspendu, en concomitance avec le lancement d'un autre processus de concertation initié par le ministère de l'Intérieur, présente un message clair, à savoir circonscrire le dialogue requis au seul processus électoral qui commence à faire pression.

 

Autrement dit, des concertations n’impliquant pas les enjeux soulevés par le camp de l’opposition, dont Ould Waghef, qui a atterri d’une décennie d’opposition, s’est efforcé en vain d’organiser, n’arrivant pas à traverser les rives d’une scène caractérisée par l’absence de confiance, les divisions et les querelles.

 

L'entrée par la large porte de Ould Mohamed Laghdaf au palais n'est pas moins indicative que le départ de Ould Waghef :

 

- Elle signifie la convocation du pouvoir d’un des hommes qui ont eu un rôle pivot lors de la dernière étape, notamment ses phases électorales. Moulaye avait également supervisé le premier dialogue entre le régime et certains partis d'opposition avec lesquels il entretient des relations solides, notamment ceux du RFD et de l’APP (ex membre du premier après le renversement du régime de Maaouiya, il a noué des relations distinguées avec le président Messaoud, au moment où ce dernier occupait le poste de président de l'Assemblée nationale).

 

- Cela signifie aussi renforcer la place au sein du pouvoir de l’un des plus grands réservoirs électoraux du pays (Hodh Charghi) ; cette wilaya absente de tous les importants postes de représentativité (la présidence de la République, de l'Assemblée nationale et du parti au pouvoir ainsi que du Premier ministère). Ce changement a permis également d’opérer un équilibre nécessaire qui ne manque pas de corrélation avec les saisons électorales attendues.

 

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La quête d’acquis

 

Si l'on exclut l'intérieur et l'extérieur du palais, les modifications intervenues paraissent limitées et souvent liées à :

 

 - Les calculs relatifs à l'évaluation des performances du gouvernement lors de la dernière étape. Un constat nettement perceptible chez deux ministres au moins. Des premières indications sont apparues après leur choix pour faire face aux difficultés évidentes dans l'exercice de leurs fonctions.

 

 - S'efforcer d'obtenir de meilleurs acquis dans les secteurs vitaux sur lesquels l'accent est mis dans le programme présidentiel « Taahoudati ». En effet, ces Départements ont été confiés à des hommes de confiance sur lesquels on peut compter à l’avenir sur les plans politique et électoral.

 

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Période électorale

 

Vous avez été berné par les temps électoraux. Tel est le message présentant un dénominateur commun entre le remaniement ministériel partiel et les événements intrinsèques qui l'avaient précédé et suivi :

 

- Le Comité de réforme du parti, chargé de refonder Insaf au pouvoir et de préparer les élections. Une orientation renforcée par la sortie du président du parti du gouvernement et son désengagement de sa mission traditionnelle de réformer l’enseignement, peut-être dans le souci de faire bénéficier son expérience de rénovateur dans la refondation des instances d’Insaf

 

 Les nominations du Haut Conseil de la Jeunesse qui ont consacré l’entrée de fils des maires de grandes villes, d’où l’impact précoce que ces mesures peuvent avoir sur le renforcement de leurs positions électorales dans une lutte partisane qui devra connaître de rudes et fortes compétitions sur plus d’un plan

Essahraa

ven, 09/09/2022 - 20:43

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