( La cybercriminalité fait perdre aux pays d’Afrique subsaharienne quelque 3 milliards de dollars par an, soit 0,20% du PIB de la région, selon une étude publiée le 21 février par McAfee, une société spécialisée dans la protection contre les attaques informatiques, et le think tank Center for Strategic and International Studies(CSIS).
La région Moyen-Orient-Afrique du Nord (MENA) perd, quant à elle, 5 milliards de dollars par an en raison des cyber-fraudes et des attaques informatiques, selon le même rapport.
Les plus grosses pertes sont cependant enregistrées dans la région Asie de l'Est & Pacifique (200 milliards de dollars par). Viennent ensuite l’Europe et l’Asie centrale (180 milliards de dollars par an), l’Amérique du Nord (175 milliards), l’Amérique latine et les Caraïbes (30 milliards) et l’Asie du Sud (15 milliards)
A l’échelle mondiale, la cybercriminalité coûte désormais 608 milliards de dollars par an, un chiffre en augmentation en raison de la compétence grandissante des pirates et l'essor des cryptomonnaies. McAfee et le CSIS avaient évalué ce coût à 445 milliards en 2014.
«Nous ne nous attendions pas à une augmentation aussi spectaculaire.», a déclaré James Lewis, expert en cyber-sécurité et vice-président du CSIS.
«Le numérique a transformé à peu près tous les aspects de notre vie, notamment la notion de risque et la criminalité, de sorte que l'activité criminelle est plus efficace, moins risquée, plus rentable et plus facile que jamais.», a souligné de son côté Steve Grobman, expert de McAfee.
En ce qui concerne l’origine des cybercriminels, la palme revient à la Russie grâce au niveau de ses hackers et à son mépris pour les autorités policières des pays occidentaux.
«La Corée du Nord vient en deuxième position, utilisant les cryptomonnaies pour financer son régime, mais nous voyons aujourd'hui un nombre grandissant d'autres centres de cybercriminalité (...) comme le Brésil, l'Inde et le Vietnam.», précise le vice-président du CSIS.
L’étude révèle, par ailleurs, que le vol de propriété intellectuelle a représenté environ un quart du coût total de la cybercriminalité en 2017.
Agence Ecofin